mercredi 29 juin 2011

ANIMAUX ET SAINTS 2ème partie

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ANIMAUX ET SAINTS 2ème PARTIE
ANIMAUX ET SAINTS 3ème PARTIE
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- SAINT GÉRASIME LE JORDANITE
- SAINT BRIEUC
- SAINT VAAST
- SAINT BENOÎT DE NURCIE
- SAINT GALL
- SAINT HERVÉ
- SAINT COLUMBA
- SAINT COLOMBAN
- SAINTE THÈCLE DE MAURIENNE
- SAINT FLORENT
- SAINT MAGLOIRE DE DOL
- SAINT ARIGE
- SAINT VALERY
- SAINT GHISLAIN
- SAINT GILLES L'ERMITE
- SAINT HUBERT
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SAINT GÉRASIME LE JORDANITE +475
GÉRASIME après une jeunesse assez mouvementée, se retire dans le désert sur les bords du Jourdain. Il y mène une vie de solitaire en compagnie d’autres moines. Ils jeûnent tous les jours et se retrouvent les dimanches pour pendre un léger repas.
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Un jour que le Saint priait dans le désert, il vit venir à lui un immense et féroce lion. La bête boitait et marchait sur trois pattes. GÉRASIME prit peur mais ne bougea pas. Le lion s’approcha en pleurant et gémissant, il se coucha devant lui en lui donnant sa patte.
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GÉRASIME remarqua une grosse plaie infectée. Il retira une énorme épine, nettoya la blessure et soigna le lion.
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Le lion ne quitta plus son sauveur, il le suivait comme un petit chien et veillait sur lui. La petite bande de moines l’adopta comme animal
de compagnie. Le lion jeûnait avec eux et se nourrissait de légumes et de fruits. GÉRASIME baptisa son compagnon et lui donna le nom de Jourdain.
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On lui confia la garde de l’âne du monastère. Tous les jours Jourdain menait l’âne et le surveillait.
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Un jour Jourdain alla faire un tour loin, dans le désert. Un voleur passant dans le désert aperçu l’âne sans maître, il le prit et l’emporta.
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Quand Jourdain revint, il ne retrouva pas son âne. Il le chercha durant plusieurs jours, mais dû se rendre à l’évidence.
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Il revint tout honteux et désolé au monastère. Il alla vers GÉRASIME la tête basse en pleurant.
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Les moines crurent que Jourdain avait mangé l’âne, ils en furent très vexés de ce manque de confiance. Jourdain ne pouvant pas parler, ne se défendit pas. Il prit la place de l’âne et fut transformé en bête de somme. A son tour il devint l’âne du monastère.
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Longtemps après, le voleur qui n’avait rien volé puisqu’il l’avait trouvé, passa dans le coin avec son âne. Jourdain le reconnut, mit l’homme en fuite et revint au monastère avec son compagnon.
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Quelle fête, tous s’excusèrent auprès de Jourdain. Jourdain vécut de longues années heureuses avec son maître GÉRASIME.
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GÉRASIME très vieux, mourut auprès de son compagnon Jourdain. Jourdain devint très malheureux, il gémissait, il pleurait son maître.
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Le lion se coucha sur la tombe de GÉRASIME pour pleurer. Il refusait toute nourriture et cinq jours plus tard il mourut à son tour de chagrin et de faim. On l’enterra à côté de celui qui lui avait sauvé la vie.
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SAINT BRIEUC 409/502
«Un soir, SAINT BRIEUC revenait d’une dépendance éloignée de son monastère. Assis dans son chariot, il chantait des psaumes ; les moines marchaient devant lui, entonnant les antiennes. 
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Le soir tombait. Tout à coup, les moines se turent, puis se dispersèrent en fuyant avec épouvante ; à leur place le vénérable abbé vit se dresser, se former en cercle autour de lui une bande de loups menaçants, prêts à se ruer sur les bœufs attelés au chariot.
Le saint, impassible leva la main ; les loups tombèrent et se prosternèrent devant lui comme pour demander grâce. Mais quand les moines, remis de leur panique voulurent pour rejoindre leur maître franchir la ligne formée par
les fauves, ceux-ci leur refusèrent le passage et les tinrent en respect».
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Au matin, passèrent une troupe d’émigrants. Leur chef Conan s’arrêta afin d’admirer le prodige et, y voyant un signe du ciel réclama pour lui et ses hommes le baptême. SAINT BRIEUC ordonna aux loups de s’éloigner et prescrivit à ses catéchumènes un jeûne de sept jours, pendant lesquels il les instruisit. Le 8e, il les baptisa...».
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SAINT VAAST +540
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Au VIème siècle, après avoir catéchisé CLOVIS, SAINT VAAST arrive à Arras, la cité croupit dans une complète incurie, l'église est en total abandon. SAINT VAAST entreprend de nettoyer l'intérieur de l'église, quand soudain des habitants l'appellent à l'aide, un monstre dévore les bêtes et les gens, c'est un ours !
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Suivant les indications des pauvres gens, le Saint arrive devant un ruisseau, le Crinchon. Traversant celui-ci il arrive devant l'ours et lui ordonne au nom de Dieu de quitter les lieux. Par bonheur l'ours se radoucit et passe le ruisseau. Nul ne reverra la bête.
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SAINT BENOÎT DE NURCIE 480/547 ?
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Un curé, qui s'appelait FLORENT, en était arrivé à haïr BENOÎT, lui envoya un pain empoisonné.
Mais le saint donna le pain à un corbeau avec ordre de le porter là où personne ne pouvait le trouver. Le corbeau refusa de prendre ce pain empoisonné mais BENOÎT lui assura qu'il n'en subirait aucun dommage. Le corbeau prit alors le pain et disparut pendant trois jour après lesquels il revint pour trouver sa pitance au monastère.
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Le curé furieux engagea 7 filles de
mauvaise vie et les fit entrer secrètement au jardin du monastère. Elle y dansèrent et chantèrent toutes nues, de façon impudique. BENOÎT, dare dare quitta le monastère avec ses moines en cédant la place à l'envieux FLORENT. Celui-ci tout heureux, les regardait partir depuis une terrasse mais, tout à coup, la terrasse s'effondra et tua FLORENT.
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MAUR, tout joyeux, lui apprit la mort de FLORENT. Mais BENOÎT lui imposa une pénitence pour son manque de charité.
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SAINT GRÉGOIRE qui fut le premier à écrire la vie de SAINT BENOÎT affirme qu'il était rempli de l'esprit de MOÏSE en faisant jaillir de l'eau d'un rocher, de l'esprit d'ÉLIE en se faisant obéir par un corbeau, de celui d'ÉLISÉE en faisant nager le fer sur les eaux, de l'esprit de SAINT PIERRE en faisant marcher MAUR sur les eaux, de l'esprit de DAVID en pardonnant à celui qui voulait sa mort.
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SAINT GALL 489/551
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Né en Irlande, disciple de SAINT COLOMBAN, il s’installa en Suisse. Arrivé dans ce pays, dans les montagnes sauvages proches de l’Italie, il recherche une retraite à l’écart de tout. Il marcha durant des jours dans une nature inhospitalière, avant de trouver un endroit perdu et solitaire. La première nuit il alluma un feu pour se réchauffer et se protéger des bêtes sauvages. Il mangea un peu avant de dormir. Un immense et féroce ours surgit et vola le reste du repas de GALL. Loin de s’effrayer, l’homme se leva et se planta devant l’animal qui mesurait le double que lui.
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L’ours partit dans la forêt et revint avec deux ou trois grosses branches. L’homme épuisé, put dormir au chaud et en toute sécurité, car l’ours veillait sur lui.
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Le lendemain, GALL offrit à manger à l’animal et passa un pacte avec lui.
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La bête pourrait continuer à vivre à côté de la grotte de GALL, mais elle ne tuerait plus un seul animal.
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«Il n’est pas juste de manger sans travailler. Pour ta peine tu chercheras du bois dans la forêt pour que le feu ne s’éteigne pas durant la nuit».
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GALL et l’ours vécurent de longues années ensemble, en toute amitié avec tous les animaux des montagnes.
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Chaque jour, l’ours apportait à GALL un gros pain frais qu’ils mangeaient ensemble. On ne sut jamais où l’ours trouvait ce pain.
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HERVÉ naquit aveugle.
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A l'école, HERVÉ émerveilla ses condisciples et ses maîtres. Ses propos était toujours plein de sagesse et de clarté.
L'évêque de Léon, en ayant entendu parler, voulu lui conférer la prêtrise. HERVÉ n'accepta que les ordre mineurs. Sans doute ne voulait-il pas se laisser emprisonner dans une hiérarchie et garder sa vie aventureuse.
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Après l'avoir confié au sage ARZIAN sa mère se retira dans la solitude.
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A la fin de ses études, HERVÉ vagabonda au travers du Trégor, accompagné de GUIHARAN, (ou Guich'Haran) compagnon un peu simple qui lui resta fidèle jusqu'à la fin de sa vie.
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La popularité de l'aveugle devint grande. On tint plus compte de ce qu'il disait que de la science des plus grands docteurs.
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Son port d'attache était une terre située non loin de Lesneven. Il y fit jaillir une source. .
Un jour, il fut question de juger COMORRE LE TYRAN (ou Conomor) qui en était à l'assassinat de sa septième femme, TRYPHINE, elle avait périt avec l'enfant qu'elle portait. N'étant pas d'accord sur le lieu ou devait se dérouler le procès, les évêques décidèrent qu' HERVÉ trancherait le débat.
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On dépêcha un cavalier pour le chercher. Il le trouva dormant dans un courtil de Pédernec, sur un lit de sauges en fleurs et la tête appuyée sur une ruche d'abeilles. Les bestioles butinaient en silence pour ne pas le réveiller..
Averti, après son réveil, le saint étendit le bras vers le Ménez-Bré.
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SAINT COLUMBA (COLOMBANUS) 521/597
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Moine Irlandais, il s'exila sur une île en Écosse.
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Un jour il appela un de ses amis et lui fit remarquer qu’il avait vu en songe une cigogne qui venait d’Irlande. Elle avait volé plusieurs jours, avant de tomber de fatigue sur la plage de l’île.
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COLUMBAN lui demanda d’aller sur la plage et de surveiller.
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Le moine y alla sans trop de conviction et à son grand étonnement, il vit sur le sable une cigogne à bout de forces.
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Il la ramena au monastère.
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L’oiseau fut choyé, soigné pendant des jours et des jours. Il retrouva ses forces.
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Alors qu’il traversait une prairie, un vieux cheval blanc s’approcha du Saint homme et posa sa tête sur son épaule. Les autres frères accoururent pour l’éloigner, mais COLUMBA les arrêta.
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«Ne voyez-vous pas que ce cheval pleure, il vient me saluer car il sait que je vais partir».
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On voyait de grosses larmes couler des yeux du cheval, il pleurait sur l’épaule de COLOMBA.
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COLUMBA et ses amis se rendirent sur la plage et lâchèrent l’oiseau qui fit deux tours au dessus d’eux, pour les remercier.
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Une nuit dans son sommeil COLUMBA vit le CHRIST, qui lui annonça le moment prochain de sa mort. Le moine décida de faire une tournée dans l’île pour dire adieu à tous ces amis, aux travailleurs, au peuple. Trop fatigué pour faire la route, il voyageait avec ses moines sur un char tiré par deux bœufs.
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Ce cheval avait durant de longues années, porté le lait au monastère. Il connaissait donc tous les moines et COLUMBA qui le bénissaient souvent. Ses maîtres avaient hésité à le tuer à la vieillesse et le laissaient profiter en liberté de ses derniers jours.
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SAINT COLOMBAN 543/615
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Moine irlandais, mort à BOBBIO en LOMBARDIE, évangélise les populations campagnardes de Gaulle, d'Helvétie et de Lombardie. COLOMBAN, après avoir quitté l'Irlande, sillonne les Cornouailles anglaises. .
En Gaule, il continue l’œuvre de SAINT BENOÎT. Il s’enfonça profondément dans la noire forêt du pays des Vosges. Il voulut se réfugier dans un grotte, déjà habitée par un énorme ours noir. Il parla à l’animal. L’ours lui offrit sa grotte et alla s’installer à côté, pour veiller sur le Saint homme.
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Un jour que COLOMBAN allait dans la forêt, il se retrouva entouré par une meute de douze loups féroces. Les bêtes s’approchèrent en montrant leurs crocs prêtes à manger le Saint.
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Quand les loups eurent flairé le
serviteur de DIEU, il se couchèrent à ses pieds et partirent après avoir été bénits.
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Lorsque COLOMBAN marchait dans les bois, tous les animaux l’accompagnaient et les oiseaux voletaient autour de lui en chantant.
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Les écureuils descendaient des arbres et se cachaient dans les plis de son manteau.
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SAINTE THÈCLE (TYGRE) DE MAURIENNE VIème siècle
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Cependant THÈCLE, dégoûtée du monde et désireuse de jouir des douceurs de la vie érémitique dont elle avait sans doute beaucoup entendu parler pendant son séjour en Orient, s'était retirée, audessus de la ville, dans un lieu appelé par nos manuscrits LOCONIA OU LOCONNIS, ET PAR GALLIZIA, LOZENAI. La dévotion du peuple lui donna, depuis, le nom de la sainte, Sa soeur PIGMÉNIE l'avait rejointe avec douze veuves y qui désiraient Se mettre sous ; sa direction, THÈCLE s'était prêtée volontiers à leur demande.
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Ayant trouvé une grotte profonde, creusée par la nature dans les flancs de la montagne elle y fit ajouter un corps de logis dont on Voit encore aujourd'hui des vestiges. Sa demeure ordinaire était une petite chambre, située au-dessus de l'habitation de ses compagnes et où elle pouvait satisfaire plus à l'aise son amour de la prière et du silence. Elle transporta même pendant quelque temps dans son ermitage les doigts de SAINT JEAN-BAPTISTE, dans la crainte, disent nos manuscrits, qu'ils ne vinssent à tomber entre les mains des païens.. Quels étaient ces païens ? Étaient- ce ceux qu'il pouvait encore y avoir dans le pays, ou les BOURGUIGNONS et les LOMBARDS hérétiques qui, au VIe siècle, ravagèrent la MAURIENNE ? Ces manuscrits ne le disent, pas. On désignait alors assez communément sous le nom de païens tous, ceux qui ne professaient pas la religion catholique.
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Dans la retraite qu'elle s'était choisie pour échapper à la dissipation du monde et aux louanges des hommes, THÈCLE menait une vie tout angélique, la prière et la contemplation des choses célestes, étaient son unique occupation. La solitude du lieu, la pensée des faveurs extraordinaires que le Seigneur lui avait faites, ; la vue de l'église où reposait le trésor qu'elle avait obtenu d'une manière si merveilleuse, la dévotion dés peuples envers SAINT JEAN-BAPTISTE, et les grâces qui en étaient la récompense) tout recueillait, tout élevait son âme et la conservait dans cette douce extase de la prière que SAINT PAUL appelle une conversation continuelle avec les deux.
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THÈCLE eut un singulier ennemi à combattre. Les chênes qui entourent l'ermitage, tantôt cachés dans les plis de la montagne, tantôt dressant fièrement sur les rochers leurs cimes rameuses, étaient peuplés de moineaux dont les cris perçants venaient la distraire dans Ses méditations. Un jour, elle pria DIEU de la délivrer de ces bruyants voisins.
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.Sa prière était à peine achevée, que les moineaux arrivèrent, voletant autour d'elle en plus grand nombre et pépiant plus fort encore que de coutume.
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«On eût dit un défit. THÈCLE leur ordonna, au nom de JÉSUS-CHRIST, dé s'éloigner. Incontinent, les pauvres petits Oiseaux s'enfuirent, et depuis lors on n'en vit jamais
plus en ce lieu».
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Et de fait, aujourd'hui encore, les moineaux ne vont pas à SAINTE-THÈCLE, bien que les environs du séminaire et toute la vallée en fourmille.
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SAINT FLORENT +548
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SAINT EUTYQUE vécut d'abord solitaire dans une grotte dont il ne sortait que pour se livrer aux travaux de la prédication et de l'évangélisation des campagnes.
SAINT SPÉ, fondateur du monastère de la vallée CASTORIA étant venu à mourir, ses religieux appelèrent EUTYQUE à se charger de leur conduite.
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Le saint ne quitta qu'à regret sa grotte et le modeste oratoire y attentant. Du moins eut-il la consolation de les remettre à la garde d'un disciple digne de lui : SAINT FLORENT. Or un isolement aussi absole que celui où le laissait le départ d'EUTYQUE pesait à FLORENT : aussi, comme font tous les saints et toutes les douleurs, recourut-il à la prière. DIEU ne tarda pas à exaucer les voeux de son confiant serviteur.
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Un ours sortit de la forêt voisine et vint se coucher à la porte du saint solitaire. Quand celui-ci parut au dehors, l'animal se traîna à ses pieds et lui marqua par son attitude qu'il venait se mettre à son service et lui tenir compagnie.
Quatre brebis composaient tout l'avoir de l'ermite et encore dépérissaient-elles faute d'un berger qui les conduisit régulièrement au pâturage.
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Le berger était trouvé :
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FLORENT les confia à l'ours qui eut ordre de ramener le troupeau au logis soit à midi lorsque le Saint ne jeûnait pas, soit à trois heures lorsqu'il jeûnait et l'ours, dit-on, ne manqua jamais à sa consigne. Une semblable merveille, on le conçoit, fit grand bruit dans le voisinage.
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Le serviteur de DIEU fit une autre merveille : des serpents en grand nombre infestaient les environs de
son ermitage. Il pria encore et les serpents furent écrasés par la foudre.
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«Les voilà bien morts, Seigneur, s'écria SAINT FLORENT, mais qui les emportera loin de mes yeux ?»
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Et aussitôt une nuée d'oiseaux s'abattit sur eux et les enleva.
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SAINT MAGLOIRE DE DOL +586
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Le comte LOÏESCON, un des plus grands seigneurs du DOLOIS, ayant été guéri par ses prières d'une lèpre qui le rongeait depuis sept ans, lui fit don, pour bâtir un monastère, de la moitié de l'île de JERSEY, qui était de son domaine.
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Le partage en fut fait ; une moitié demeura au comte, et l'autre moitié fut destinée pour la fondation d'une abbaye ; mais par un grand miracle, dès que ce partage fut fait, tout le gibier, les oiseaux et les poissons qui faisaient la richesse de cette île, abandonnèrent le côté du comte et passèrent dans celui des religieux.
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La comtesse à qui cette donation n'avait pas plu, se trouva très troublée de cet accident, et elle persuada enfin le comte, son mari, de
changer de lot et de prendre pour lui celui qu'il avait donné aux religieux.
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Il le fit pour lui complaire ; mais il ne put pas empêcher les effets de la libéralité de DIEU envers ses serviteurs : en effet, ces animaux quittèrent alors le côté où ils s'étaient retirés et passèrent dans celui qui avait été donné à SAINT MAGLOIRE
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LOÏESCON vit bien par ce prodige, que DIEU ne voulait pas que son présent fut à demi. Aussi, sans écouter les plaintes de sa femme, il abandonna toute l'île à la disposition du Saint.
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MAGLOIRE y bâtit un monastère et y assembla soixante-deux religieux, avec lesquels il passa le reste de sa vie dans une sainteté merveilleuse.
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SAINT ARIGE +614
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ARIDIUS, ou AREGIUS, ou encore ÉRIGE, naquit à CHALON-SUR-SAÔNE, au milieu du VIe siècle, dans une noble famille gallo-romaine. Il fut ordonné prêtre par SYAGRIUS, évêque de GRENOBLE, et exerça son sacerdoce en TRIÈVES puis à GAP. En 579 il succéda comme évêque de la ville à SAGITTAIRE, déposé car plus porté sur les armes que sur la pastorale. Il se lia avec le pape GRÉGOIRE LE GRAND. A sa mort, en 614, le peuple lui fit des funérailles solennelles. Plusieurs légendes lui sont attachées, qui manifestent la vénération que lui portaient ses fidèles.
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Revenant de Rome en l'an 605, SAINT AREY ou ARIGE passa le col du MONTGENÈVRE, et, dans les bois, son attelage se trouva face à un ours, qui fit fuir l'un des bœufs qui le tirait. AREY ordonna alors à l'animal de prendre sous le joug la place du bœuf disparu. L'ours, docile, se laissa atteler, et AREY arriva à GAP dans cet équipage original.
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Reconnaissant à l'animal qui finalement ne l'avait guère dérangé, il le libéra. L'ours partit se réfugier dans les bois voisins, dont il ne ressortit que ... le jour de l'enterrement de l'évêque.
Cette légende comporte selon les villages de la région diverses variantes. Les uns localisent l'agression dans les pentes du MONTGENÈVRE, d'autres près d'ORCIÈRES, ou encore au col de la CAYOLLE. Quant au «Bois de l'ours», il se trouve pour les uns à BOSCODON (où on trouva en 1150 le squelette d'un ours de grande taille), pour d'autres en CHAMPSAUR sur les pentes du col de MANSE.
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VALÉRY, originaire d'Auvergne, moine de LUXEUIL sous l'abbatiat de COLOMBAN. Fondateur du monastère de SAINT VALERY S/SOMME.
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Lui aussi adore les animaux et on le voit souvent entouré d’oiseaux. Il se promène avec des oiseaux sur ses épaules, qui semblent discuter avec lui.
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Un jour il donnait les restes du repas à un groupe d’alouettes qui picoraient dans sa main.
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Un frère moine vint l’appeler et les
oiseaux effrayés s’envolèrent.
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VALÉRY en colère s’adressa à son frère :

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«Tu devrais avoir honte de m’interrompre alors que j’étais en confession avec mes amis les oiseaux. Comme toi, ce sont des créatures de notre Seigneur».
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Athénien de naissance, GHISLAIN (Ici on prononce GUILHEIN) vit en anachorète dans quelque contrée méditerranéenne jusqu'au jour où, accompagné de deux autres pieux amis appelés Bellère et Lambert, il monte vers le nord afin de suivre l'injonction de JÉSUS : «Allez et enseignez toutes les nations !»
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Par vaux et par monts, poursuivant inlassablement leur route, les trois évangélisateurs se dirigent vers le Hainaut (Qui n'était ni belge ni français).

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La légende ne dit pas ce que sont devenus les deux compagnons de GHISLAIN mais ce dernier s'établit à Ursigondus, une toute petite agglomération entourée de bois, refuge d'animaux sauvages, dont les ours.

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Il mène alors une vie simple et prêche la «bonne parole», proche de ses «ouailles». Un jour d'été, estimant qu'un bain lui ferait du bien, il se déshabille, avant de plonger dans l'eau d'un ruisseau et place ses vêtements dans une corbeille en osier.

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Tandis qu'il se rafraîchit et fait sa toilette, une ourse qui était restée jusqu'alors cachée, s'élance vers les habits et les emportent, s'enfuyant à toute pattes.

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Le pauvre GHISLAIN, nu comme ADAM au Paradis, ne peut que se tourner vers DIEU par la prière afin qu'il l'aide à pouvoir regagner le bourg dans une tenue permettant qu'il conserve le crédit que lui porte la population.
 

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Le «Ciel» lui répond par l'envoi d'un aigle.
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Le volatile plane au-dessus de l'homme qui réalise que celui-ci l'invite en fait à le suivre.
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Guidé par l'oiseau, le futur Saint pénètre dans les fourrés et, après un temps à la fois long et court se retrouve face à un spectacle des
plus insolites ...
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L'ourse, sur le seuil de sa tanière, contemple sa progéniture, deux oursons qui prennent un réel plaisir de déchiqueter les vêtements volés un peu plus tôt par leur mère.

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GHISLAIN s'approche des animaux qui semblent effrayés par cet intrus téméraire.

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Il parviens à récupérer ses vêtements et en rentrant à Ursigondus il laisse croire aux habitant que ce sont les ronces qui les ont déchirés pour, plus tard, leur raconter en quelles fabuleuses circonstances il les avait récupérés. Nul doute alors que «Le Ciel» lui intimait de rester en ce lieu qui lui semblait tout dédié.

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Il fonde alors un moutier, avec humble corps d'habitation et chapelle, où le rejoignent bientôt quelques jeunes gens attirés par la vie religieuse.
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DAGOBERT 1ER, roi d'Austrasie offre à la nouvelle abbaye des terrains.
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Plus tard, une nouvelle construction appelée SAINT GHISLAIN remplace la première et au fil du temps, une cité du même nom se développe tout autour.
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Cependant, après son aventure avec l'ourse et ses petits, GHISLAIN, en plus de fonder un monastère, continue son œuvre d'évangélisateur et parcourt la région. Un jour, à Roisin, une cité «voisine», il perd le cordon blanc de sa bure sans s'en apercevoir. Elle sera ramassée et conservée comme objet précieux. Les futures mères désireuses de bénéficier d'une heureuse délivrance viendront toucher ce «très efficace talisman» perdu juste après que Ghislain eut, dit-on, opéré une «miraculeuse» césarienne.
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Depuis trois ans qu'il était au désert, ne faisant qu'adorer DIEU, croire en lui et le servir, GILLES n'avait jamais vu un homme et n'en avait entendu. Il n'avait plus mangé depuis quelque mille jours ni pain, ni viande, ni poisson, ne vivant que de racines et, par gourmandise peut-être, de cresson. Mais tant vont les choses pour ceux qui se mortifient, qu'à la fin la santé défaille, les forces disparaissent et la maladie guette : à ce point en était donc GILLES, qui ne se sentait guère bien portant.
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Or, écoutez le joli miracle que Dieu fit pour son serviteur. Un jour qu'il était dans sa cabane de feuillages, priant selon 1'ordinaire, l'ermite entendit du bruit dans les fourrés et il vit devant lui paraître une biche sauvage qui, sans crainte, s'avançait vers lui. Elle était étrangement belle, beige clair et le regard d'une exquise douceur. Ses pis étaient pleins de lait. Comme GILLES, en silence, la regardait approcher, la biche entra dans la logette et se coucha à ses pieds, comme pour lui signifier qu'elle s'offrait à le servir. Et GILLES, à qui les intentions du Seigneur étaient toujours assez claires, comprit que DIEU la lui envoyait.
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Et voici comment la biche miraculeuse servit l'ermite affaibli. Pour lui rendre des forces, fallait-il mieux que le lait ? Chaque jour, elle courait la campagne paissant les prés : quand venait l'heure de dîner point n'était besoin que GILLES l'appelât, car elle savait parfaitement l'heure et rentrait d'elle-même auprès de son ami. GILLES lui avait fait une logette de feuillages près de la sienne afin qu'elle fût protégée du froid de la nuit. Et cela dura de longs mois, peut-être des années, sans que quiconque d'humain connût cette histoire, hormis le Seigneur, qui connaît tout.
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Or, en ce temps-là, le maître du pays était FLOVENT duc de Provence et de Gascogne, prince puissant, qui était soumis au Grand CHARLES, alors roi de France. C'était un homme fort courtois, élevé à la française, honnête chrétien et bon chevalier. II n'avait qu'une passion au monde, la chasse, et son équipage était des plus beaux. C'était merveille de voir ses éperviers, ses vautours, ses gerfauts, et les chiens de sa meute, limiers, mâtins et lévriers. Il n'était point d'exemple que cette meute, une fois lancée, eût abandonné la poursuite, et 1'on ne comptait plus les cerfs, les daims, les chevreuils et les biches qui avaient été mangés à sa table, sans compter maintes autres bêtes sauvages. Ses terres allaient jusqu'au bord du Rhône, à l'endroit où il est le plus large, non loin de la vieille ville d'Arles, où le grand SAINT CÉSAIRE enseigna. Aussi quand, poursuivis par les chiens, les animaux étaient arrêtés par le fleuve, bien rares étaient ceux qui avaient chance d'échapper.
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C'est au temps de l’Avent que vient la saison de chasser la biche. FLOVENT était à Montpellier, et, pour distraire ses vassaux et leur plaire, il les invita tous à une grande chasse, les plus petits comme les plus hauts. Levé de bon matin, il partit donc avec deux meutes et toute la vaste cavalcade de ses hôtes. Des deux meutes la moins bonne prit deux cerfs et la meilleure en a pris quatre. Mais c'était une biche que voulait le duc FLOVENT et de n'en point trouver il commençait à se mettre en colère quand son veneur lui signala la plus belle, la plus élégante des biches que jamais la Camargue eût vues... Et tout l'équipage de courir après elle.
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Cris des veneurs ! abois des chiens ! Par le bois et par la plaine, on galope à plein étrier. Mais où est la biche ? Plus de biche ! Les uns croient 1'avoir vue qui s'engageait dans une petite combe à l'impénétrable fourré, mais sa disparition a été si rapide que les autres opinent qu'elle a bien pu s'envoler au ciel.
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Qui est bien marri ? Le veneur. Nombreuse est l'assistance au château ; les beaux valets vêtus de vair, d'hermine, de ciglaton et de pourpre servent un magnifique repas.
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«Ah, veneur, s'écrie le duc en se moquant, vous chassez donc la biche de nuit que vous rentrez si tard ? Et sans prise, n'est-ce pas ? je le vois à votre mine !»
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«Sire, répond le chasseur, que demain DIEU me damne si je ne rapporte pas la tête de cette bête !»
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Mais le lendemain, à grands sons de cor, quand la chasse fut repartie, quand les chiens eurent repris le vent de la biche, quand on l'eut encore trois grandes heures pourchassée, ne voilà-t-il pas que le même mystère recommence ! Elle était là, la jolie tête blonde, et brusquement, elle n'est plus là. Où donc est-elle ? Sorcellerie ? En rentrant à la nuit lourde, les chasseurs n'étaient pas loin de le croire. Et quand ils rentrèrent à Montpellier, le duc ne les reçut guère avec honneur.
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Ce fut le troisième jour, triste jour, jour de misère, que le drame se produisit. Elle broutait paisiblement, la biche, dans un pré dégagé quand le duc reparut, avec ses archers à l'affût, ses cavaliers et ses cent quarante chiens qu'il lança tous à la fois. Comme elle eut peur, la pauvrette, comme elle crut venu son dernier jour ! Tout le bois retentissait de cris horribles. Il ne lui fallut rien de moins que toute sa vigueur et son courage pour s'échapper une fois encore. Si elle n'avait été si agile, d'elle c'en eût été fait.
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Mais au moment où elle bondissait sur la sente qui menait à son cher ermitage, un chien la suivit, et derrière le chien un archer basque, preste et prompt presque autant qu'elle. Il la vit disparaître dans le fourré et c'est alors qu'il fit un bien mauvais coup. Il lâcha la corde de son arc et le trait s'envola...
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L'homme écouta, n'entendit rien. Peut-être un sourd gémissement... pas davantage. Et il repartit en hâte crier au duc :
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«Seigneur, Seigneur, je sais où est cachée la biche. C'est à peine si un homme peut passer. Venez vite, peut-être y est-elle encore !»
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Quand FLOVENT eut fait dégager les broussailles et ouvrir la sente à son passage, il arriva avec les siens dans une combe ravissante, dont la beauté leur fut à merveille. C'était comme un verger planté d'arbres à fruits, partout pêches, figues et amandes, qui répandaient une odeur exquise. Sans trop comprendre que ces merveilles puissent mûrir en temps d'Avent, ils approchèrent ses compagnons et lui, vers une cabane de feuillages qui se dressait dans la clairière.
Et là, ils trouvèrent un homme exsangue, le visage aussi pâle que les poils de sa barbe, qui avait encore un grand trait d'arc planté dans la poitrine et qui les regardait doucement. A ses pieds était étendue la biche, et il la caressait de la main.
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Alors, l’évêque de Montpellier,
qui était de la suite du prince, s'écria :
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«Ah, Duc, ne nous étonnons plus que par deux fois, votre meute ait été bien mise en défaut ! Cette biche est sous la protection de DIEU et de GILLES, qui est le meilleur de ses serviteurs ! Ce serait grand péché que d'y toucher dans la main même de celui à qui elle a été donnée !»
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Aussitôt, s'agenouillant, FLOVENT s’écria :
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«Saint ermite GILLES, homme de DIEU, nous ne te voulions aucun mal, à toi !»
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«A moi, peut-être, répondit l'ermite, mais à cette douce bête que voici ? Et crois-tu donc que, sur la terre, tu n'aies qu'à pourchasser les bêtes et à leur donner la mort ? Seigneur duc, je te le demande, ne viens plus chasser par ici, ni poursuivre celle qui me nourrit !»
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A ces mots, FLOVENT fit retour sur lui-même. En entendant le nom de DIEU prononcé par les lèvres d'un saint, il se mit à pleurer. N'était-il pas vrai qu'il ne pensait guère au Seigneur, tout occupé à chasser les bêtes ? Et, ayant fait soigner l'ermite, il s'en retourna tout pensif.
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Mais il revint souvent. Le soir, en secret, tout seul, il arrivait le long de la sente silencieuse jusqu'au petit vallon. Chaque fois il apportait quelque présent, que GILLES, doucement, l’obligeait à reprendre.
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«Que voulez-vous donc, Ermite ? qu'attendez-vous de moi ?»
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«Tous ces trésors qui ne vous servent de rien pour le salut de votre âme, donnez-les au CHRIST et c'est lui qui vous les rendra un jour !»
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Et le soir où GILLES lui tint ce langage, le duc s'en retourna encore plus pensif. Mais les paroles du saint remuaient son âme et elles y faisaient leur chemin.
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«Que devrai-je donc faire, saint Ermite, pour que DIEU accepte une offrande ?»
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«Avec toutes tes terres, et tes bijoux, et ton or, fais construire une abbaye afin qu’un peuple de moines y prie nuit et jour pour toi, tes sujets et la paix de la chrétienté !»
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«Je l'accepte, à une condition, que tu sois abbé de ce couvent, auquel je donnerai tout le nécessaire, dortoir, chapitre et bon cellier, hôtellerie et réfectoire, le tout construit en pierre blanche, la meilleure qu'on pourra trouver»
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Il ne fallut pas qu'un soir pour décider l'ermite GILLES. Le souci d'innombrables âmes, comme le porte le Père Abbé, lui paraissait si lourd, si lourd ! Mais tandis qu'il hésitait encore et que, dans sa chère solitude, il se demandait ce que DIEU attendait de lui, voici qu’il sentit sur sa main la douce langue de sa biche. Elle le regarda longuement, puis elle se leva en étirant les pattes et, à pas lents elle s'en alla. A trois reprises le saint 1'appela, mais elle ne tourna même pas la tête.
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Et c'est ainsi que l'ermite comprit que le temps de la solitude était pour lui achevé. Et c'est ainsi qu'il accepta l'offre du duc FLOVENT. Et c'est ainsi que sortit de terre cette abbaye que, sur le moment, on nomma Saint-Pierre, mais qu'aujourd'hui nous appelons Saint-Gilles, en mémoire de l'ermite à la biche et de sa douceur.
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SAINT HUBERT +727
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Évêque de Tongres-Maastricht-Liège - HUBERT, né vers le milieu du 7ème siècle, était fils d’un duc d’Aquitaine et sa famille était issue du sang des rois mérovingiens. On le dit apparenté à CHARLES MARTEL.
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On le trouve à la cour de PÉPIN DE HERSTAL, maire du Palais d’Austrasie (Lorraine) et de Neustrie (Loire, Bretagne, Manche et Meuse).
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Il épouse FLORIBANNE, fille du Roi DAGOBERT. Les chroniqueurs nous disent qu’il était connu par «les folles joies de la vie mondaine».
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Un jour qu’il se trouvait engagé dans une partie de chasse et que la chasse l’avait conduit dans une partie reculée de la forêt des Ardennes, un cerf, qui paraissait plus grand et plus beau que les animaux de son espèce, lui apparut avec une croix entre ses bois.
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Dès lors, sur les conseils de SAINT LAMBERT, évêque de Maastricht, une vie monastique exemplaire s’engagea.
Il fut élu évêque de Maastricht, Liège et Tongres, en remplacement de SAINT LAMBERT.
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Il était le père des pauvres et des orphelins, le soutien des veuves, l’appui des opprimés. Son zèle pour instruire son peuple était infatigable.
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Lorsque, vers l’an 720, SAINT HUBERT fit transporter le corps de SAINT LAMBERT de la ville de Maastricht au village de Liège, où ce saint avait été martyrisé, il y transféra également, avec l’approbation du Pape, le siège de l’évêché, et jeta les fondements de la future ville de Liège (Belgique).
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