LE
URGATOIRE
RACONTÉ
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Pour les chrétiens catholiques, le Purgatoire (du latin purgare, «purifier, nettoyer») désigne l'ensemble des moyens par lesquels les âmes mortes en état de grâce mais non encore entièrement purifiées des conséquences de leurs péchés, accède à la vision directe de Dieu, vision qui cause une jouissance infinie et éternelle, «le paradis», ou «le ciel».
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Les Grecs et les premiers auteurs latins s'intéressent surtout à l'efficacité de la prière pour les morts et à l'exigence d'une purification après la mort. Certaines des plus anciennes liturgies chrétiennes incluent des prières pour les morts. Les tombes chrétiennes du deuxième et du troisième siècle sont ornées fréquemment de prière pour les morts. Cette pratique n’a de sens que si les premiers chrétiens croyaient au purgatoire, même si le mot n’était pas utilisé alors. Le mot désignant le lieu purgatoire était inconnu avant le XIe siècle (on ne dit pas LE PURGATOIRE mais LE FEU PURIFICATEUR ou LE FEU PURGATOIRE), mais pas ce qu'il désigne : un des premiers documents à mentionner ce nom est une lettre du bénédictin Nicolas de Saint-Alban au cistercien Pierre de Celle en 1176.
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RÉFÉRENCES
BIBLIQUES
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Voici
quelques exemples de prière rituelle et de deuil pour les morts
pendant une période spécifique. La pratique juive de ces prières
était destinée à libérer les âmes de la douloureuse purification
où elles se trouvent et accélérer leur accès à Dieu :
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«Étant
parvenus jusqu’à Gorèn-ha-Atad, – c’est au-delà du
Jourdain, – ils y firent une grande et solennelle lamentation,
et Joseph célébra pour son père un deuil de sept jours»
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29
Toute l'assemblée vit qu'Aaron avait expiré, et toute la maison
d'Israël pleura Aaron pendant trente jours.
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8
Les enfants d'Israël pleurèrent Moïse, dans les plaines de
Moab, pendant trente jours, et les jours des pleurs pour le deuil
de Moïse furent accomplis.
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39
Le jour suivant, Judas vint avec les siens, selon qu'il était
nécessaire, relever les corps de ceux qui avaient été tués,
pour les inhumer avec leurs proches dans les tombeaux de leurs
pères.
40 Ils trouvèrent, sous les tuniques de chacun des morts, des objets consacrés, provenant des idoles de Jamnia et que la loi interdit aux Juifs; il fut donc évident pour tous que cela avait été la cause de leur mort. 41 Tous bénirent donc le Seigneur, juste juge qui rend manifestes les choses cachées. 42 Puis ils se mirent en prières, demandant que le péché commis fût entièrement pardonné; et le valeureux Judas exhorta le peuple à se garder pur de péché, ayant sous les yeux les conséquences du péché de ceux qui étaient tombés. 43 Puis, ayant fait une collecte où il recueillit la somme de deux mille drachmes, il l'envoya à Jérusalem pour être employée à un sacrifice expiatoire. Belle et noble action, inspirée par la pensée de la résurrection ! 44 Car, s'il n'avait pas cru que les soldats tués dans la bataille dussent ressusciter, c'eût été chose inutile et vaine de prier pour des morts. 45 Il considérait en outre qu'une très belle récompense est réservée à ceux qui s'endorment dans la piété, 46 et c'est là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leurs péchés. |
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Sans
que le mot «purgatoire» soit prononcé, la réalité en est
présupposée. En effet, la pratique de la prière pour les morts
n'aurait aucune valeur si leur sort était fixé sans changement
possible. L'objet de cette prière est le pardon des péchés après
la mort. Le sacrifice expiatoire au temple, financé par une
collecte, est sensé avoir une influence sur l'état de ces défunts
dont on a dévoilé la culpabilité. Mais la faute en semble pas
mortelle au point de décourager une intervention spirituelle et
rituelle. En toute logique, cette intervention doit donc avoir un
effet purificateur sur les défunts après leur mort. Ces données
suffisent pour esquisser, dans la pratique, le concept de purgatoire.
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N.B.
Les deux livres des Macchabées, ou des Martyrs d'Israël, sont dits
deutérocanoniques (apocryphes pour les protestants). Ls sont
reconnus par l'Eglise catholique comme inspirés, au même titre que
tous les autres livres appartenant au canon des écritures. La liste
de ce canon était établie bien avant la réforme protestante
puisqu'on peut la faire remonter à saint Augustin. Le Concile de
Trente l'a confirmée. Les Grecs se rangèrent à l'avis des
Occidentaux et, au Concile In Trullo (692), acceptèrent ce canon
sans en rien retrancher.
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«Hâte-toi
de t’accorder avec ton adversaire, tant que tu es encore avec
lui sur le chemin, de peur que l’adversaire ne te livre au juge,
et le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. En vérité,
je te le dis : tu ne sortiras pas de là, que tu n’aies rendu
jusqu’au dernier sou.»
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L’adversaire
c’est le démon (1
P 5, 8)
qui est l’accusateur (Job
1, 6-12
; Za
3, 1
; Ap
12, 10)
et Dieu est le juge. Si nous n’avons pas lutté correctement contre
le démon et le péché, nous serons emprisonnés de façon
temporaire, jusqu’à ce que notre dette avec Dieu soit effacée.
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31
C'est pourquoi je vous dis : Tout péché, tout blasphème sera
remis aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas
remis.
32 Et pour qui aura parlé contre le Fils de l'homme, il y aura rémission; mais pour qui aura parlé contre l'Esprit-Saint, il n'y aura de rémission ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir. |
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Jésus
implique que certains péchés peuvent être pardonnés dans l’autre
monde. L’expression «dans l’autre»
(en
grec «en to mellonti»
)
renvoie à la vie après la mort (voir par ex. Mc
10, 30
;
Lc
18, 30
;
20,
34-35
;
Eph
1, 21).
Les péchés ne peuvent pas être pardonnés en enfer. Il n’y a pas
de péché à pardonner
au paradis. Il y a donc un lieu où le pardon peut s’effectuer : le
purgatoire.
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«Le
serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’aura
rien préparé ou fait selon sa volonté, recevra un grand nombre
de coups. Quant à celui qui, sans la connaître, aura par sa
conduite mérité des coups, il n’en recevra qu’un petit
nombre. A qui on aura donné beaucoup il sera beaucoup demandé,
et à qui on aura confié beaucoup on réclamera davantage»
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Lorsque
le maître, Jésus, reviendra à la fin des temps, certains recevront
des coups, un grand nombre ou un petit, mais cependant vivront. Cet
état n’est pas celui du ciel, où il n’y a pas de souffrance, ni
celui de l’enfer, où les âmes ne vivent plus avec Jésus.
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19
Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de lin et
qui, chaque jour, festoyait splendidement.
20 Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères 21 et désireux de se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; et même, les chiens venaient lécher ses ulcères. 22 Or il arriva que le pauvre mourut, et il fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut, et on lui donna la sépulture. 23 Dans l'enfer, il leva les yeux, en proie aux tourments, et il aperçut de loin Abraham, et Lazare dans son sein. 24 Et il s'écria : «Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare pour qu'il trempe dans l'eau le bout de son doigt et me rafraîchisse la langue, car je souffre dans cette flamme» 25 Abraham dit : «Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et pareillement Lazare ses maux. Maintenant il est consolé ici, et toi tu souffres. 26 Et avec tout cela, entre nous et vous a été établi un grand abîme, de sorte que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le pourraient pas, et que [ceux] de là-bas ne traversent pas non plus vers nous» |
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Dans
cette histoire, nous voyons cet homme riche, mort et qui souffre,
mais qui cependant ressent de la compassion pour ses frères et veut
les prévenir, afin qu’ils ne subissent pas le même sort. Mais il
n’y a pas de souffrance au ciel, ni compassion en enfer, car cette
dernière est une grâce de Dieu et les âmes en enfer sont privées
des grâces de Dieu pour toujours. Où est l’homme riche ? Au
purgatoire
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«Si
l’œuvre d’un homme est consumée, il en subira la perte ;
quant à lui, il sera sauvé, mais comme à travers le feu»
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Ce
verset ne peut pas s’appliquer à la peine éternelle de l’enfer,
car en ce lieu personne n’est sauvé. Il ne peut pas non plus
s’appliquer au paradis, car personne n’y souffre. Il s’agit
donc d’un stade intermédiaire où l’âme souffre temporairement
afin d’accéder au ciel. C’est la définition même du
purgatoire.
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«S’il
en était autrement, que gagneraient ceux qui se font baptiser
pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas,
pourquoi donc se fait-on baptiser pour eux ?»
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Paul
fait référence à des personnes qui se «font baptiser pour les
morts»
dans
le contexte de l’expiation de leurs péchés. Ces morts ne peuvent
pas être au paradis, car ils doivent encore expier leurs péchés,
mais ils ne peuvent pas être en enfer, car en ce lieu aucun péché
ne peut être expié. Ils sont au
purgatoire.
Ce
verset correspond directement à
2
M 12, 44-45
qui
parle aussi spécifiquement de prières pour les morts, afin qu’ils
soient délivrés de leurs péchés (voir plus bas).
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«pour
que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des
cieux, sur la terre et sous la terre»
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Sous
la terre, c’est le lieu des justes morts, appelé aussi purgatoire.
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16
Que le Seigneur fasse miséricorde à la maison d'Onésiphore,
parce qu'il m'a réconforté souvent et n'a pas eu honte de mes
chaînes ;
17 au contraire, arrivé dans Rome, il m'a cherché avec empressement et m'a trouvé. 18 Que le Seigneur lui donne de trouver miséricorde auprès du Seigneur en ce jour-là ! Et tous les services qu'il m'a rendus à Éphèse, tu les connais fort bien. |
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Saint
Paul prie pour son ami défunt ce qui implique que prier pour les
morts est une bonne chose et qu'en plus ça leur apporte un bienfait.
Onésiphore
est mort et pourtant Paul demande miséricorde pour lui pour «ce
Jour là». C’est une référence eschatologique, concernant le
dernier jour (voir par ex. Rm
2, 5.16
; 1
Co 1, 8
; 3
; 13
; 5,
5
;
2
Co 1,
14
; Phil
1, 6. 10
;
2
; 16
; 1
Thess 5
;
2.4-5.8
;
2
Thess 2, 2-3
;
2
Tim 4, 8).
Bien sûr, il n’y a pas besoin de miséricorde au ciel et nulle
miséricorde n’est donnée en enfer. Où est Onésiphore ? ...Au
purgatoire.
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Pierre
décrit un état temporaire pour des esprits désobéissants et en
prison qui seront finalement sauvés. Il y a donc entre le ciel et
l’enfer, un troisième endroit, le purgatoire :
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«Le
Christ lui-même est mort une fois pour les péchés, juste pour
des injustes, afin de nous mener à Dieu. Mis à mort selon la
chair, il a été vivifié selon l’esprit. C’est en lui qu’il
s’en alla même prêcher aux esprits en prison, à ceux qui
jadis avaient refusé de croire lorsque se prolongeait la patience
de Dieu, aux jours où Noé construisait l’Arche, dans laquelle
un petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à
travers l’eau»
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«C’est
pour cela, en effet, que même aux morts a été annoncée la
Bonne Nouvelle, afin que, jugés selon les hommes dans la chair,
ils puissent vivre selon Dieu dans l’esprit»
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Faut-il
craindre le Purgatoire ? Cette doctrine de la foi formulée aux
Conciles de Florence et de Trente, est-elle encore d’actualité ?
Aumône, indulgences, œuvres de pénitence pouvons-nous vraiment
intercéder pour nos morts ?
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RÉFÉRENCES
DES PÈRES DE L’ÉGLISE
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IIème
SIÈCLE
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d’écrire
ces choses ici, à l’âge de soixante et douze ans,
véritablement, que
le confrère qui comprend prie pour Abercius.
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(Épitaphe
de SAINT ABERCIUS D'HIÉRAPOLIS)
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Les
cris des femmes ayant cessé et les bêtes féroces ne faisant
aucun mal à la Vierge, Tryphène, tout émue d’un pareil
miracle, ramena Thècle en sa maison. Le soir étant venu,
Tryphène allait se livrer au sommeil, quand Falconilla lui
apparut et s’adressa à sa mère en ses termes :
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«Renonce
à ce deuil profond auquel tu te livres à cause de moi, ne verse
pas des larmes inutiles et ne déchire pas ton âme en
t’abandonnant ainsi à la douleur ; c’est à quoi je
t’exhorte, ma mère. Ton affliction ne me soulagera en rien et
elle te fera périr. Mais prie pour que Thècle habite avec toi ;
elle te tiendra lieu de fille à ma place, et
elle
invoquera Dieu pour que je puisse obtenir sa miséricorde et
échapper au séjour des hommes injustes.»
Falconilla,
ayant ainsi parlé, parut s’envoler ; aussitôt Tryphène sortit
de son lit, pleine de joie et versant des larmes en même temps
(selon qu’elle pensait à la fille qu’elle avait perdue ou à
ce qui lui avait été révélé au sujet de Thècle ; elle appela
la vierge, qui couchait dans la même chambre qu’elle et elle
lui dit :
«Ma
fille, chère enfant que Dieu m’a donnée, c’est le Seigneur
qui t’a conduite ici pour te jeter dans mes bras, afin que tu me
consoles de tous mes malheurs et que
tu
réconcilies avec Jésus-Christl’âme de ma fille Falconilla ;
ce qui lui aura manqué sous le rapport de la foi, tu y suppléeras
par ton intercession ; va et prie le roi Jésus-Christ d’accorder
à ma fille, par faveur pour toi, le repos et la vie éternelle.
C’est ce qu’atteste Falconilla elle-même qui m’a apparu
cette nuit».
(LES
ACTES DE PAUL ET DE THÈCLE)
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..
IIIème
SIÈCLE
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toi,
c'est-à-dire sans son peuple, qui est son corps et ses membres»
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(ORIGÈNE
HOM. SUR LÉVITIQUE 7, 2 : TRAD. M. BORRET, SC 286, 1981, P.
319-21)
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«Nous
faisons annuellement des oblations pour les trépassés et pour
les nativités des martyrs» (TERTULLIEN
De
la couronne du soldat, III)
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[Une
femme, après la mort de son mari] prie pour le repos de son âme
; elle demande pour lui le rafraîchissement ; elle conjure Dieu
de la réunir
à lui au jour de la résurrection, et chaque année
elle
célèbre l’anniversaire de sa mort par l’oblation du
sacrifice. (TERTULLIEN De la Monogamie 10 :2)
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C’est
ainsi qu’il pervertit cette allégorie tout entière du Seigneur
[Matt. 5:25–26], quoique l’interprétation en soit lumineuse,
et que d’abord il eût dû l’entendre dans son sens naturel.
[…]Tu es encore averti de garder avec lui cet accord qui est
fondé sur les engagements de la foi. N’as-tu pas promis de
renoncer à Satan, à ses pompes et à ses anges ? Tel est le
traité signé entre vous. L’amitié, par suite de la fidélité
aux engagements, consistera pour toi à ne rien reprendre
désormais de ce que tu as répudié, de ce que tu lui as rendu,
de peur qu’il ne te livre aux jugements de Dieu comme un fourbe,
comme un violateur du pacte, de même que nous le voyons ailleurs,
«accuser les saints, et se faire leur délateur, ainsi que
l’indique son nom»
de
peur enfin que ton juge ne te livre au ministre de ses
«vengeances, et que tu ne sois envoyé dans une prison, d’où
tu ne sortiras qu’après avoir acquitté les fautes les plus
légères»
dans
l’intervalle de la résurrection. Quoi de plus naturel que ces
sens ? Quoi de plus vrai que ces interprétations ?
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(TERTULLIEN
De l’âme 35)
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SAINT
CYPRIEN DE CARTHAGE,
Père et Docteur de l’Église (200/258-+)
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Saint
Cyprien enjoignait qu'on ne fasse pas d'oblation ni de prière
publique pour un laïc défunt qui aurait enfreint la règle de
l'Église en prenant un administrateur clérical sous sa direction
: «Il
ne doit pas être cité dans les prières du prêtre, celui qui a
fait de son mieux pour tenir du clergé éloigné de l'Autel».
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«Et
n’allez pas croire, frère très cher, que la vertu des frères
diminue où que les martyres vont cesser parce qu’on aura adouci
aux lapsi les rigueurs de la pénitence, et qu’on aura donné
aux pénitents l’espoir de la paix. La force des fidèles reste
immuable, et ceux qui craignent et aiment Dieu de tout leur cœur
demeurent debout dans l’intégrité de leur courage. Aux
adultères aussi nous accordons un temps de pénitence et nous
leur donnons la paix. La virginité ne cesse pas pour cela dans
l’Église et des fautes étrangères ne font pas défaillir les
glorieuses résolutions de la continence. L’Église rayonne
toute parée d’une couronne de vierges, la pudeur et la chasteté
gardent le niveau de leur gloire, et parce qu’on accorde à un
adultère la pénitence et le pardon, la vigueur de la continence
n’en est pas pour cela énervée.
C’est
une chose en effet, d’attendre le pardon, une autre de parvenir
à la gloire ; une chose de ne sortir de prison qu’après avoir
payé sa dette jusqu’au dernier quart d’as, et une autre de
recevoir du premier coup la récompense de sa foi et de son
courage ; une chose de se laver de ses péchés par le tourment
d’une longue souffrance et de se purifier en quelque sorte par
le feu, et une autre de purifier son âme de tous ses péchés par
le martyre ; une chose enfin d’être en suspens en attendant la
Sentence du Seigneur au jour du jugement, et une autre d’être
tout de suite couronné par le Seigneur». (SAINT CYPRIEN DE
CARTHAGE
Lettres
55 : 20)
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IVème
SIÈCLE
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«Lorsque
Dieu examinera les justes, il le fera aussi au moyen du feu. Ceux
chez qui les péchés auront prévalu par leur poids ou leur
nombre seront enveloppés par le feu et purifiés.
Ceux au contraire qu’une justice parfaite ou la maturité de la
vertu aura mis à point ne sentiront pas cette flamme ; ils ont en
effet en eux quelque chose de la part de Dieu qui repousse et
rejette ce feu».
(LACTANCE
LES
INSTITUTIONS DIVINES
7:21:6)
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Ce
Dinocrate était mon frère selon la chair ; à sept ans il mourut
malheureusement d’un cancer au visage, faisant horreur à tout
le monde ;
c’était
pour lui que j’avais prié. Il y avait une grande distance entre
lui et moi ; en sorte qu’il était impossible de nous approcher.
Près de lui était un bassin plein d’eau, dont le bord était
plus haut que la taille de l’enfant. Il
s’étendait pour boire, et quoiqu’il y eût de l’eau, il ne
pouvait y atteindre, ce qui m’affligeait fort. Je m’éveillai,
et je reconnus que mon frère était dans la peine ; mais j’eus
confiance que je le pourrais soulager. Je commençai à prier pour
lui, demandant à Dieu jour et nuit avec larmes qu’il me
l’accordât.
Je
continuai jusqu’à ce que nous fûmes transférés à la prison
du camp, étant destinés au spectacle qu’on devait donner à la
fête du César Gêta.
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Le
jour que nous étions dans les ceps, j’eus cette vision. Je vis
le même lieu que j’avais vu, et Dinocrate le corps net, bien
vêtu, se rafraîchissant, et au lieu de sa plaie une cicatrice.
Le bord du bassin que j’avais vu était abaissé jusqu’au
nombril de l’enfant, il en tirait de l’eau sans cesse, et sur
ce rebord était une fiole d’or pleine d’eau. Dinocrate
s’approcha et commença à en boire, sans qu’elle diminuât,
et, lorsqu’il fut rassasié, il quitta l’eau avec joie pour
aller jouer comme font les enfants. Je m’éveillai, et connut
qu’il avait été tiré de la peine».
(LA
PASSION DE PERPÉTUE ET FÉLICITÉ 2 : 3-4)
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—
Quand
le trentième jour sera accompli, faites mémoire de moi, mes
frères, —
Car
les morts reçoivent du secours des sacrifices qu’offrent les
vivants.
—
N’avez-vous
pas vu, d’un côté, le vin dans l’amphore et, de l’autre
côté, le raisin mûr dans
la
vigne ? — Tandis que le raisin vif mûrit dans la vigne, le mort
s’agite dans l’amphore.—
Lorsque
l’oignon émet une odeur fétide, mes amis, — En même temps
qu’il germe dans le champ, il pousse aussi dans la maison. - A
plus forte raison les morts ont-ils le sentiment de leurs
commémoraisons. - Si tu me dis, ô Sage : «Ce sont là choses de
la nature, - Et je ne croirai à la nature que si tu m’apportes
un témoignage»
.
-
Prends
patience, je t’en apporterai de l’Écriture si tu veux. —
Après trois générations, Moïse fait revivre Ruben dans ses
bénédictions. - Si les morts ne reçoivent pas de secours, à
quoi bon les bénédictions du fils d’Amram ? - Les défunts ne
ressentent rien ? Écoute ce que dit l’Apôtre : - «Si les
morts ne ressuscitent pas, pourquoi se faire baptiser pour eux ?»
-Si
les hommes de la famille de Mathathias qui accomplissaient les
saints offices - Pour les armées, comme vous l’avez lu, ont
expié, par leurs sacrifices les fautes — De ceux qui étaient
tombés pendant le combat et qui étaient païens de mœurs, - A
plus forte raison les prêtres du Fils purifieront-ils les défunts
- Par leurs saints sacrifices et les prières de leur
bouche».(Testament de saint Éphrem
13)
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SAINT
BASILE DE CESARÉE,
Père et Docteur de l’Église (329/379)
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«L’âme
qui, en sortant du corps, est souillée de quelques taches, ne
peut pas jouir de la vision de Dieu,
si
elles ne sont enlevées par le feu du purgatoire».
(SAINT
BASILE DE CÉSARÉE
Homélies sur les Psaume 7)
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Je
veux vous démontrer cela par un exemple : je sais en effet que
beaucoup disent : à quoi sert pour l’âme défunte soit sans
péché soit dans le péché qu’il soit fait mention d’elle à
la prière ? Mais si un roi a relégué en exil des sujets qui
l’ont offensé et si ensuite leurs parents tressant une couronne
viennent l’offrir au roi pour ceux qu’il a frappés est-ce
qu’il ne leur accordera pas la remise de la peine ? il en est de
même pour nos défunts même s’ils sont pécheurs
en
offrant à Dieu des prières pour eux ce n’est pas une couronne
que nous offrons mais le Christ immolé pour nos péchés que nous
offrons en cherchant par là à concilier la clémence de Dieu
aussi bien pour eux que pour nous».
(SAINT
CYRILLE DE JÉRUSALEM atéchèses mystagogiques 5 : 9.10)
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«Utile
aussi est la prière confectionnée sur leur,
même si elle ne repousse pas l’ensemble des charges qui
reposent sur eux. Et elle est utile aussi, parce que dans ce monde
nous trébuchons souvent l’un ou l’autre volontairement ou
involontairement, et par conséquent elle est un rappel pour faire
mieux».
(SAINT
ÉPIPHANE DE SALAMINE
Contre
les hérésies 75:8)
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mal
en dominant la déraison par la raison. Cependant, s’il incline
vers la pente irrationnelle des passions après avoir pris pour
complice la peau des bêtes, c’est en vain qu’il décidera de
se tourner vers le bien après la sortie du corps, mais il
mesurera la différence entre la vertu et le vice, parce qu’il
ne pourra pas prendre part à la vie divine sans être lavé par
le feu purificateur de la souillure immiscée en son âme».
(SAINT
GRÉGOIRE DE NYSSE Discours sur les morts)
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«Quand
il a quitté son corps et que la différence entre la vertu et le
vice est connue il ne peut pas s'approcher de
Dieu
avant
que le feu de purification ait ôté les taches dont son âme
était infestée. Ce même feu chez d'autres effacera la
corruption de la matière et l’inclination au mal»
SAINT
GRÉGOIRE DE NYSSE
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Ce
ne sont par là de chimériques inventions ; ce n’est pas
inutilement que nous faisons, dans les divins mystères, mention
de ceux qui sont partis ; que nous nous approchons du sanctuaire ,
à leur intention ; que nous prions l’Agneau qui a enlevé le
péché du monde, mais nous espérons qu’il leur en reviendra
quelque adoucissement
; ce n’est pas en vain que l’assistant à l’autel, pendant
que les redoutables mystères s’accomplissent, s’écrie : Pour
tous ceux qui se sont endormis dans le Christ, et pour ceux qui
célèbrent leur commémoration. On ne prononcerait pas ces
paroles, si l’on ne faisait pas la commémoration de ceux qui ne
sont plus. Nos cérémonies ne sont pas des jeux de théâtre ;
loin de nous ces pensées ; nos cérémonies c’est
l’Esprit-Saint. qui les a ordonnées.
SAINT
JEAN CHRYSOSTOME
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Sachons
donc leur porter secours, et célébrons leur commémoration. Si
les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père,
pouvez-vous douter que nos offrandes pour ceux qui ne sont plus,
leur apportent quelque consolation ?
C’est
la coutume de Dieu de faire fructifier pour les autres les grâces
que d’autres ont méritées. Et c’est ce que Paul faisait voir
par ces paroles : «Afin que beaucoup de personnes, manifestant en
elles la grâce que nous avons reçue, donnent à beaucoup de
personnes l’occasion de bénir Dieu pour vous».
(2
Cor. II, 11)
Empressons-nous
de porter notre secours à ceux qui ne sont plus, et d’offrir
pour eux des prières : car le but commun de la terre entière
c’est l’expiation. Prions donc avec confiance pour la terre
entière, et avec les martyrs nous appelons tous les membres de
l’Église, avec les confesseurs, avec les ministres sacrés. Car
nous ne sommes qu’un seul et même corps tous tant que nous
sommes, quoiqu’il y ait des membres plus glorieux que d’autres
membres, et il n’y a rien d’impossible à ce qu’en nous
adressant à toutes les âmes nous assurions à ceux qui ne sont
plus leur pardon, par les prières, par les dons qui sont offerts
pour eux, par l’assistance même de ceux que l’on invoque avec
eux». (SAINT
JEAN CHRYSOSTOME Homélies sur la Première Lettre aux Corinthiens
41:5)
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«Pleurons
ainsi nos morts, et secourons-les de tout notre pouvoir.
Préparons-leur quelque consolation, si faible qu’elle soit,
mais qui puisse être vraie et efficace. Comment ? Par quel moyen
?
Prions
pour eux, faisons prier, pour eux continuellement versons l’aumône
aux pauvres.
Toujours
ainsi leur procurerons-nous quelque consolation. Ecoutez Dieu même
qui dit : «Je protégerai cette ville, et pour moi-même, et pour
David mon serviteur». Si le seul souvenir d’un juste a eu cette
puissance, que ne pourront pas des œuvres accomplies en faveur
des morts ?
.
Aussi
n’est-ce pas en vain que les apôtres nous ont laissé la
coutume et la loi : vous savez que, d’après eux, dans nos
saints et redoutables mystères, il doit être fait mémoire des
défunts. Ils
savaient quel avantage, quel bien immense ce souvenir devait leur
procurer. Dans le moment, en effet, où tout le peuple fidèle,
uni au corps sacerdotal, debout, les bras étendus, offre le
redoutable sacrifice, comment Dieu ne serait-il pas fléchi par
les prières que nous adressons en leur faveur ? Car nous parlons
de ceux qui sont morts dans la foi. Les catéchumènes n’ont
aucune part à ces consolantes prières ; privés de tout autre
secours, il leur en reste un cependant, un seul, et lequel ? C’est
que nous fassions pour eux l’aumône aux pauvres : leur pauvre
âme en recueillera quelque bienfait.
.
Dieu
veut, en effet, que nous nous prêtions mutuellement secours. Pour
quel autre motif nous aurait-il commandé de prier pour la paix et
pour la tranquillité publique ? Pourquoi pour tous les hommes ?
lorsque dans cette universalité sont englobés les brigands , les
violateurs de sépultures, les voleurs, et tant d’autres pervers
chargés de crimes sans nombre ? C’est que peut-être leur
conversion s’en suivra. Comme
donc nous prions pour des vivants en tout semblables à des
cadavres, ainsi est-il permis de prier pour les défunts».(SAINT
JEAN CHRYSOSTOME Homélies
sur la Lettre aux Philippiens
3 : 9-10)
|
.
«Portons-leur
secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été
purifiés par le sacrifice de leur père
(Jb
1, 5),
pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur
apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter
secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour
eux»
(SAINT
JEAN CHRYSOSTOME, hom. in 1 Cor. 41, 5 : PG 61, 361C).
|
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«Laissez ce corps partout ; et que tel souci ne vous trouble pas. Ce que je vous demande seulement, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, partout où vous serez.»(SAINT AUGUSTIN Les Confessions - Livre neuvième) |
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Vème
SIÈCLE
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«l’aumône
efface le péché, de même que l’eau éteint le feu»(SAINT
JÉRÔME DE TRIDON
Lettres
66 : 5 )
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En
effet la tradition de nos pères et la pratique universelle de
l’Eglise veulent qu’en rappelant au moment prescrit, durant le
sacrifice même, le souvenir des fidèles qui sont morts dans la
communion du corps et du sang de Jésus-Christ, on prie pour eux
et on proclame que pour eux on sacrifie. Or, si pour les
recommander à Dieu on fait des œuvres. de charité, qui pourrait
douter qu’ils n’en profitent, quand il est impossible qu’on
prie en vain pour eux ? Il est incontestable que tout cela sert
aux morts ; mais aux morts qui ont mérité avant leur trépas de
pouvoir en tirer avantage après».
(SAINT
AUGUSTIN D'HIPPONE ibid.,
172:2)
|
.
«Certains
subissent des punitions temporelles dans cette vie seulement,
certains après la mort, pour certains avant et après, mais tous
avant le jugement dernier,
le plus rigoureusement mené. Mais ceux qui subissent des
punitions temporelles après la mort n’encourront pas tous les
punitions éternelles, qui doivent suivre ce jugement»
«L'apôtre
dit : il sera sauvé comme à travers le feu... On méprise ce feu
à cause des mots «il sera sauvé». Il est certain pourtant que
ce feu sauveur sera plus terrible que toutes les souffrances qu'un
homme puisse endurer en cette vie»
«Maintenant,
toutefois il y a une perfection relative à laquelle sont parvenus
les martyrs. Aussi, comme le savent les fidèles, la discipline
ecclésiastique ne veut pas qu’on prie pour les martyrs
lorsqu’on prononce leur nom à l’autel. On prie pour les
autres défunts dont on fait mémoire ; ce serait une injure de
prier pour un martyr, puisque nous devons au contraire nous
recommander à ses prières, attendu qu’il a combattu jusqu’au
sang contre le péché».
(SAINT
AUGUSTIN D'HIPPONE
SERMONS
159
: 1)
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.
«Lorsqu’en
effet un homme souffre par l’erreur ou la malice d’un autre,
le péché est à l’homme qui, soit injustice, soit ignorance, a
fait le mal ; mais Dieu ne pèche point qui, par un juste et
secret jugement, l’a permis ; ainsi, les uns en ce monde
seulement, les autres après la mort, les autres pendant et après
cette vie, toutefois avant les suprêmes rigueurs du jugement,
souffrent des peines temporelles. Mais les peines éternelles, où
le jugement précipitera les damnés, n’attendent pas tous ceux
qui souffrent temporellement après la mort. Car, redisons-le, ce
qui n’est pas remis en ce siècle à plusieurs, leur sera remis
dans le siècle futur, afin qu’ils échappent aux supplices
éternels».
(SAINT
AUGUSTIN D'HIPPONE
La
Cité de Dieu 21 : 13)
|
.
«Quelques-uns
ne sont plus, pour qui les prières de l’Église ou de certaines
âmes pieuses trouvent Dieu favorable ; mais il ne s’agit que de
ceux qui, régénérés en Christ, n’ont pas si mal usé du
temps et de la vie, qu’on les juge indignes de la clémence
suprême, ni si bien, qu’elle ne leur soit pas nécessaire. Et
de même, à la résurrection des morts, après l’expiation que
subissent les âmes des trépassés, plusieurs obtiendront la
grâce qui leur sauvera le feu éternel».
(SAINT
AUGUSTIN D'HIPPONE
Ibid.
21:24:2)
|
.
«Supposons
deux fidèles : l’un, tout occupé des choses du Seigneur et des
moyens de lui plaire, bâtit, sur le fondement de la foi en
Jésus-Christ un édifice d’or, d’argent et de pierres
précieuses; l’autre, occupé du soin des choses du monde et des
moyens de plaire à sa femme, bâtit sur le même fondement un
édifice de bois, de foin et de paille: l’ouvrage du premier
résiste à la flamme, parce qu’il n’est point attaché aux
biens du monde et qu’il est insensible à leur perte; l’ouvrage
du second est consumé, parce qu’on ne saurait perdre sans
regrets des biens qu’on a possédés avec amour. Mais comme ce
dernier, si on lui proposait de choisir entre Jésus-Christ et le
monde, préférerait Jésus-Christ et qu’il sacrifierait ces
avantages à sa foi, tout en regrettant d’en être privé,
il
se sauve sans doute, mais comme à travers un incendie : il est
dévoré du regret d’avoir perdu les biens dont il était épris
; mais son chagrin n’attaque ni ne consume le fondement
inébranlable que sa solidité met à l’abri de toute atteinte».
(SAINT
AUGUSTIN D'HIPPONE Traité de la Foi, de l’Espérance et de la
Charité 28 : 69)
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..
VIème
SIÈCLE
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.
Bien
que ces péchés, selon notre croyance, ne tuent pas l’âme, ils
la défigurent [...] et ne lui permettent de s’unir à l’époux
céleste qu’au prix d’une extrême confusion [...] C’est par
des prières continuelles et des jeûnes fréquents, que nous
parvenons à les racheter [...], et ce qui n’a pas été racheté
par nous devra être purifié dans ce feu dont l’Apôtre a dit :
[l’ouvrage de chacun] sera révélé par le feu ; ainsi le feu
éprouvera l’œuvre de chacun. 1
Co 3 : 13
[...
] Ainsi donc, pendant que nous vivons en ce monde, mortifions-nous
[...], et ainsi ces péchés seront purifiés en cette vie, de
telle sorte que, dans l’autre, ce feu du purgatoire ou ne trouve
rien ou ne trouve en nous que peu de chose à dévorer. Mais,
si nous ne rendons pas grâces à Dieu dans nos afflictions et si
nous ne rachetons pas nos fautes par de bonnes œuvres, il nous
faudra demeurer dans le feu du purgatoire aussi longtemps que nos
péchés menus l’exigeront pour être consumés, comme du bois,
du foin et de la paille.
.
Que
personne ne dise : Que m’importe de demeurer au purgatoire si je
dois ensuite parvenir à la vie éternelle !
Ah
! ne parlez pas ainsi, très chers frères, car ce feu du
purgatoire sera plus pénible que toute peine que nous pouvons
concevoir, éprouver et sentir en ce monde».
(SAINT
CÉSAIRE D'ARLES SERMON 104 : 1)
|
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Dans
cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes
peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres
dans le siècle futur»
(SAINT
GRÉGOIRE LE GRAND, dial. 4, 39).
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XIème
SIÈCLE
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SAINT
ODILON,
Abbé de Cluny (962/1049)
. Ordonna la célébration, à partir de 1031, dans tous les monastères de l'ordre clunisien, d'une «messe solennelle pour tous les morts qui dorment en Christ» le 2 novembre. |
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XIIIème
SIÈCLE
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J'en
souffre maintenant une si grande peine que, si l'on réunissait
toutes les peines qui accablent le cœur de tous les hommes, elles
n'arriveraient à rien de pareil à ce que je souffre» Comme
Gertrude récitait pour lui l'Oraison dominicale, quand elle
prononça ces paroles : «Pardonnez-nous nos péchés comme nous
pardonnons», cette âme prit un air plein d'anxiété et lui dit
:
.
«Lorsque
j'étais dans le monde, j'ai beaucoup péché pour n'avoir pas
facilement pardonné à ceux qui avaient agi contre moi ; pendant
longtemps, je gardais mon sérieux avec eux, et, pour expiation,
je souffre, lorsque j'entends ces paroles, une honte intolérable
et pleine d'anxiété». Comme on offrait pour cette âme le saint
Sacrifice, elle parut en être merveilleusement réjouie et
glorifiée. Ce que voyant Gertrude, elle demanda au Seigneur :
«Cette âme a-t-elle acquitté maintenant tout ce qu'elle devait
souffrir ?» Le Seigneur répondit : «Elle en a plus acquitté
que toi ou quelqu'un des hommes ne pourrait le penser, cependant
elle n'est pas tellement purifiée qu'elle puisse être admise à
jouir de ma présence. Mais sa consolation et son soulagement vont
toujours croissant à mesure que l'on prie pour elle. Cependant
vos prières ne peuvent la secourir aussi promptement qu'elles le
feraient si elle n'avait commis dans le monde cette faute de se
montrer dure et inexorable et de ne pas fléchir sa volonté au
gré de la volonté des autres, ne voulant pas accorder ce qu'elle
n'avait pas dans sa volonté»
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XIVème
SIÈCLE
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SAINTE
SAINTE CATHERINE DE SIENNE,
Docteur de l’Église (1347/1380)
. «Si les pauvres hommes pouvaient soupçonner ce que sont le purgatoire et l'enfer, ils préféreraient mourir dix fois que d'endurer de tels supplices un seul jour»
SAINTE
CATHERINE DE SIENNE
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XVème
SIÈCLE
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CONCILE
DE FLORENCE – 1439
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X°
Session (Juillet) : Décret d'union des Grecs avec les
Latins.
. «Nous déclarons que les âmes des véritables Pénitents, morts dans la charité de Dieu, avant que d'avoir fait de dignes fruits de pénitence pour expier leurs péchés de commission ou d'omission, sont purifiés après leur mort par les peines du Purgatoire, et qu'elles sont soulagées de ces peines par les suffrages des Fidèles vivants, comme sont le Sacrifice de la Messe, les prières, les aumônes et les autres œuvres de piété, que les Fidèles font pour les autres Fidèles, suivant les règles de l’Église ; et que les âmes de ceux qui n'ont point péché depuis leur Baptême, ou celles de ceux qui étant tombés dans des péchés, en ont été purifiés dans leur corps, après en être sorties, comme nous venons de dire, entrent aussitôt dans le Ciel, et voient purement la Trinité, les uns plus parfaitement que les autres, selon la différence de leurs mérites ; enfin que les âmes de ceux qui sont morts en péché mortel, actuel, ou dans le seul péché originel, descendent aussitôt en enfer, pour y être toutes punies, quoi qu'inégalement» |
.
«C'est
ici le purgatoire, lieu d'espérance, où les âmes attendent
l’accomplissement de leur désir». L’ange Raphaël lui fit
voir les trois parties de cette demeure ; et voici ce qu'elle y
vit :
.
«Dans
la partie la plus basse brûle un feu qui donne de la lumière,
dissemblable en cela à celui de l'enfer, qui est noir et sans
aucune clarté. Ce feu est très ardent et d'une couleur rouge.
C'est là que sont punies les âmes redevables à la justice
divine de la peine temporelle qu'elles méritèrent par de grands
péchés ; et le feu les tourmente plus ou moins rigoureusement,
selon la qualité et la quantité de leurs dettes. L'ange lui dit
que, sept années de souffrances dans cette partie intérieure,
correspondent à celle temporelle méritée par un seul péché
mortel.
.
A
la gauche de ces âmes, mais hors du purgatoire, Françoise vit
les démons qui les tentaient pendant la vie, et elle observa que
ces pauvres âmes souffraient beaucoup de leur vision, et des
reproches qu'ils ne cessaient de leur faire entendre. «Vous avez
mieux aimé, leur disaient-ils, suivre nos illusions et nos
persuasions, que les préceptes de l’Évangile. Vous avez eu la
folie d'offenser Celui à qui vous étiez redevable de votre
création et rédemption. Demeurez ici maintenant pour expier vos
ingratitudes». Du reste, le pouvoir des démons sur ces âmes se
borne à ces deux choses : à les affliger par leurs reproches et
par leur horrible aspect.
Ces
âmes, placées dans le feu du purgatoire inférieur, acquiescent
humblement à la justice divine ; néanmoins, la rigueur des
peines qu'elles endurent leur arrache des gémissements que
personne en cette vie ne saurait comprendre. Elles acquiescent à
la volonté de leur juge, parce qu'elles comprennent parfaitement
l'équité des tourments qu'elles endurent. Or, cet acquiescement,
est cause que Dieu prête l'oreille à leurs plaintes, qu'Il en
est touché et leur donne quelques consolations. Il ne les arrache
pas pour cela aux flammes qui les brûlent, mais Il leur fait
trouver dans leur soumission même, une sorte de rafraîchissement,
ainsi que dans la pensée qu’elles arriveront bientôt à la
gloire éternelle. Elles connaissent non seulement leurs propres
péchés, mais encore ceux des autres âmes qui souffrent avec
elles, et toutes sont contentes de la justice punitive de Dieu,
qui s'exerce avec tant d'équité.
Lorsqu'un
ange gardien a conduit dans ce purgatoire inférieur l’âme qui
lui était confiée, il se place en dehors de la prison, au côté
droit de la porte, tandis que le mauvais ange se place au côté
gauche ; et il se tient là jusqu'à ce que cette âme entièrement
purifiée, devienne libre de monter au ciel. C'est lui qui
recueille les suffrages offerts pour elle sur la terre, et les
présente à la justice de Dieu, qui les lui rend, afin qu'il les
applique à cette pauvre âme, comme un remède qui adoucit ses
maux. Il présente également à Dieu toutes les bonnes œuvres
qu’elle a faites pendant sa vie mortelle tandis que le mauvais
ange rappelle sans cesse les péchés qu'elle a commis, à la
justice du Seigneur. Lorsqu'une âme a fait des legs pieux avant
son trépas, Dieu, dans Sa bonté, les accepte sur-le-champ et les
récompense, quand même ils ne recevraient pas leur exécution
par la faute de ceux qui en étaient chargés. Cependant, si elle
a renvoyé ces bonnes œuvres après sa mort, par affection pour
ses richesses, Dieu ne la récompense qu'à l'expiration du temps
déterminé par elle pour leur accomplissement.
Ce
purgatoire inférieur se divise en trois prisons séparées, où
le feu n'a pas une égale ardeur ; il est plus brûlant dans la
première que dans la seconde, et dans la seconde que dans la
troisième, Or, la première est destinée aux religieux et aux
prêtres, eussent-ils commis de moindres péchés que les
séculiers, parce qu'ils ont eu plus de lumières et n'ont pas
honoré leur dignité comme ils le devaient. Françoise vit dans
ce cachot un prêtre fort pieux, mais qui avait trop contenté son
appétit dans l'usage des aliments. La seconde prison est la
demeure des religieux et des clercs qui ne furent pas honorés du
sacerdoce. Dans la troisième, sont renfermées les âmes
séculières qui commirent des péchés mortels et ne les
expièrent pas pendant la vie. Les tourments ne sont pourtant pas
égaux dans chacune de ces prisons ; ils sont plus ou moins cruels
selon la mesure des dettes et la qualité des personnes. Les
supérieurs y souffrent davantage que les inférieurs ; selon
qu'une âme est plus ou moins coupable, les supplices sont plus ou
moins cruels, et leur durée plus ou moins longue.
Après
avoir considéré le purgatoire inférieur, Françoise fut
conduite à la vision du purgatoire intermédiaire. Or, il se
partage, comme l'autre, en trois parties, dont la première est un
lac d'eau glacée, la seconde un lac de poix fondue, mêlée
d'huile bouillante, et la troisième un lac de métaux liquéfiés.
C'est dans ce purgatoire que sont logées les âmes, qui ne
commirent pas de péchés assez graves pour mériter d'être
placées dans le purgatoire inférieur. Ce sont donc les péchés
véniels qui conduisent à ce purgatoire intermédiaire. Or, il y
a dans cette prison trente-huit anges qui sont sans cesse occupés
à transvaser, ces pauvres âmes d'un lac dans l'autre, ce qu'ils
font avec des manières très gracieuses et une grande charité.
Ces anges ne sont pas pris parmi leurs anges gardiens ; ce sont
d'autres anges que la bonté de Dieu a chargés de ce ministère.
J'attribue leur mission à la bonté de Dieu parce que leur
présence est pour ces âmes d'une grande consolation.
La
servante de Dieu reçut dans cette vision plusieurs lumières sur
l'application des suffrages que les vivants offrent pour les
morts, qui méritent bien d'être communiquées. Elle connut
.
1°
que les messes, indulgences accordées, et bonnes œuvres offertes
pour certaines âmes par leurs parents et amis, ne leur sont pas
intégralement appliquées ; elles en reçoivent bien la meilleure
part, mais le reste est réparti entre toutes les âmes du
purgatoire. Françoise connut
.
2°
que ces offrandes, faites par erreur à des âmes qui sont en
paradis, profitent d'abord à ceux qui les font, et ensuite aux
âmes du purgatoire. Elle connut
.
3°
que ces mêmes secours adressés par les vivants à des âmes
qu'ils croient en voie de salut, et qui sont réprouvées, entrent
intégralement dans les trésors de leurs auteurs, parce que, ni
les damnés ne peuvent en profiter, ni Dieu ne permet qu'elles
soient appliquées aux âmes du purgatoire. Il est à remarquer
que Françoise, au sortir d'une de ces visions, qui avait duré
environ deux heures, crut y avoir employé un temps fort
considérable. Il résulte donc de là que le temps qui semble
passer vite sur la terre, parait bien long dans l'éternité»
(SAINTE
FRANCOISE ROMAINE Du Purgatoire, chap. VIII).
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.
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..
XVIème
SIÈCLE
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«Les
âmes du purgatoire ont leur volonté conformée en tout à celle
de Dieu ; par suite Dieu correspond à cette volonté avec sa
bonté : elles restent donc contentes quant à la volonté. car
celle-ci est purifiée du péché originel et actuel»
(SAINTE
CATHERINE DE GÊNES p. 333)
|
.
«Cependant,
les âmes du purgatoire souffrent en même temps du désir de
Dieu. Catherine l'explique par une comparaison : s'il y avait au
monde un seul pain capable de satisfaire la faim de toutes les
créatures, celles-ci seraient d'instinct affamées de ce pain :
«Les âmes du purgatoire ont la dite faim, parce qu'elles ne
voient pas ce pain dont elles pourraient se nourrir, mais elles
ont l’espérance de le voir et de s'en rassasier pleinement :
c'est pourquoi elles restent dans la peine, dans la mesure où
elles ne peuvent assouvir leur faim» SAINTE
CATHERINE DE GÊNES (p. 333).
|
.
Catherine
voit ainsi s'accomplir dans les âmes du purgatoire deux
«opérations» , apparemment mais en fait complémentaires : «La
première est qu'elles souffrent volontiers ces peines, et il leur
semble que Dieu leur a fait grande miséricorde, par rapport à ce
qu'elles méritaient» ; en effet tout péché mériterait «mille
enfers» si la bonté de Dieu ne tempérait sa justice, celle-ci
étant satisfaite «avec le sang de Jésus-Christ». «La seconde
est le contentement qu'elles éprouvent, en voyant l'ordre de Dieu
et l'amour et la miséricorde qu'il montre envers ces âmes... Et
parce qu'elles sont en grâce, elles perçoivent cela comme elles
sont, d'après leur capacité ; et elles en retirent un
contentement qui ne leur manque jamais, mais plutôt va croissant
plus elles s'approchent de Dieu»
SAINTE
CATHERINE DE GÊNES (p. 347-48).
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CONCILE
DE TRENTE – 1545/1663
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VI°
Session (Janvier 1547) : Décret sur la justification (contre les
Hérétiques)
«Si quelqu'un dit qu'à tout pécheur pénitent qui a reçu la grâce de la justification, l'offense est tellement remise et l'obligation à la peine éternelle tellement effacée et abolie, qu'il ne lui reste aucune peine temporelle à payer, soit en cette vie, soit en l'autre dans le Purgatoire, avant que l'entrée au Royaume du Ciel puisse lui être ouverte, qu'il soit anathème.» (Canon 30) XXV° Session (Décembre 1563) : «Les Évêques auront un soin particulier que la foi et la créance des Fidèles, touchant au Purgatoire, soit conforme à la sainte doctrine qui nous en a été donnée par les Saints Pères, et qu'elle soit prêchée suivant leur doctrine et celle des Conciles précédents ; qu'ils bannissent des Prédications qui se font devant le Peuple grossier, les questions difficiles et trop subtiles sur cette matière, qui ne servent de rien pour l'édification ; qu'ils ne permettent point non plus qu'on avance ni qu'on agite sur ce sujet des choses incertaines, ou tout ce qui tient d'une certaine curiosité ou manière de superstition, ou qui ressent un profit sordide et messéant» |
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SAINTE
THÉRÈSE D'AVILA,
Docteur de l'Église (1515/1582)
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«De tant d'âmes qui furent montrées à Thérèse d'Avila, elle ne vit monter droit au ciel que trois, dont celle d'un géant de la pénitence, saint Pierre d'Alcantara. Les autres pénétraient dans la terre, disait-elle, et n'en ressortaient qu'une fois purifiées» SAINTE THÉRÈSE D'AVILA |
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XVIIème
SIÈCLE
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Dieu
venait de lui faire souffrir une peine incomparable qui était la
vue d'une de ses parentes précipitée en enfer»
.
Un
jour, elle priait devant le Saint-Sacrement ; soudain, devant elle
se présente une personne tout en feu ; les flammes brûlent si
ardentes qu'il lui semble qu'elle en est toute pénétrée. A
cette vue, sous ces tortures dévorantes, ses larmes jaillissent,
abondantes. L'âme qui lui apparaît est celle d'un religieux
bénédictin de la Congrégation de Cluny. Prieur de Paray, il
l'avait confessée une fois et lui avait ordonné de faire la
sainte communion. Il lui demande aujourd'hui de lui appliquer
pendant trois mois les mérites de toutes ses prières et de
toutes ses souffrances. Il lui découvre alors les causes de son
rude purgatoire : trop d'attache à sa réputation lui a fait
préférer son propre intérêt à la gloire de Dieu ; il manqua
de charité envers ses frères ; dans ses entretiens spirituels et
dans ses rapports avec les créatures, il avait trop d'attache
naturelle, et cela déplaisait beaucoup à Dieu. Pendant trois
mois, il se tint près de sa victime volontaire, ne la quittant
point, et, du côté où il se trouve, elle brûle comme tout en
feu. La douleur très vive la fait pleurer continuellement. La
supérieure, qui sait tout, qui a tout approuvé, touchée de
compassion, lui ordonne des pénitences et des disciplines. Au
bout de trois mois, le bénédictin lui apparaît, tout éclatant
de gloire ; il monte au ciel ; après l'avoir remerciée, il
l'assure qu'à son tour il la protégera»
|
.
.
..
XVIIIème
SIÈCLE
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Je
vous le dis encore : que vos sœurs aient une idée du purgatoire,
toutes alors seront des saintes»
|
.
«Avant
de quitter Plaisance, la jeune Orsola, prenant tout son courage,
avait dit à son père :
.
«Maintenant que vous avez le temps, pensez à ce que doit faire un chrétien, faites une bonne confession»
.
Pendant que je lui disais cela, écrit Véronique, il changea de visage et me demanda :
.
«Pourquoi me dites-vous cela ?»
.
Je répondis :
.
«Je me sens inspirée de vous le dire» Je savais qu'il y avait longtemps qu'il ne s'était pas confessé. Je sus qu'il se confessa peu après».
.
.
.
«Le
pauvre Francesco Giuliani retomba ensuite dans ses faiblesses.
.
«Il me semblait qu'on me disait mystérieusement que mon père était mort. Je cherchais à me distraire de ces pensées et à me résigner à la volonté de Dieu. Peu après, je vis mon père en songe. Il était très malade et dans son agonie se recommandait à mes prières. Je m'éveillai, mais je demeurai sous le coup d'une appréhension telle que j'eus comme la certitude que tout cela n'était pas un songe. La nuit suivante, je revis encore mon père :
.
il
était mourant, je le vis expirer. Je m'éveillai sous une
poignante impression de douleur et je pleurai beaucoup. Mon cœur
était gros de larmes, j'étais persuadée que je venais
d'assister à la mort de mon père. J'avais reçu cependant, très
peu de temps avant, une lettre où il me disait qu'il se portait
bien. Mais après cette dernière nuit, je n'écoutais plus celles
qui venaient pour me persuader que je me trompais et qu'il ne
fallait pas croire aux rêves. Je cherchai à me distraire, mais
je ne doutai pas de cette mort. Enfin, la nouvelle arriva. Il
était vraiment mort à l'heure où je l'avais vu expirer. Mon
chagrin fut extrême parce que je craignais pour son âme. Aussi
je priai avec ardeur pour lui. Je vis alors une vision : un
endroit horrible et plein d'épouvante et je compris que l'âme de
mon père s'y trouvait. Jamais je ne pourrais exprimer ma douleur
: je craignais que ce ne fût l'enfer ! Je demeurai longtemps dans
cette peine cruelle. Je ne me souviens pas de lui avoir appliqué
des suffrages. Je ne pouvais me mettre à rien, je ne voulais pas
davantage dire la vision que j'avais eue, craignant que ce ne fût
une vision diabolique. Mais cette même vision revint et je vis
cette âme torturée d'une façon affreuse. Dans sa détresse,
elle me criait :
.
«C'est à toi d'obtenir cette grâce.»
.
Je la vis souvent dans cet état et elle me disait qu'elle souffrait encore et qu'elle savait bien qu'elle était dans un lieu de salut. Je fis beaucoup de pénitences et de prières pour cette âme et je crus un jour entendre le Seigneur me dire :
.
«Sois tranquille : pour telle fête, je délivrerai l'âme de ton père des tourments où elle se trouve. Si tu veux qu'il en soit ainsi, il faut que tu souffres beaucoup»
.
J'étais prête à tout souffrir pour obtenir cette grâce. Mes souffrances furent très grandes. Après la fête de sainte Claire, je crus voir l'âme de mon père, mais non dans le même lieu d'horreur. C'était encore le purgatoire, cependant. J'ai longtemps supplié le Seigneur de me donner la délivrance de cette âme. Bien des semaines après, j'eus cette révélation que je devais avoir beaucoup de regrets de n'avoir pas osé parler à mon père avec la liberté qu'il eût fallu. Je connaissais bien le lamentable état de sa conscience, et si je lui en avais dit quelque chose il se serait amendé. Je fis donc tous les jours mes oraisons pour cette âme et je la vis souffrir beaucoup. Je suppliai Dieu de toutes les forces de mon cœur de vouloir bien la délivrer de ses tourments. Je vis cette âme pendant la nuit de Noël. Un ange vint la prendre par la main et je vis mon père tel qu'il était pendant sa vie, mais revêtu de blanc. Il me salua et me remercia de ma charité.
.
Aussitôt,
i1 devint éclatant de lumière. Je ne le vis plus sous une forme
humaine, il disparut avec l'ange. Le matin, après la communion,
je revis encore cette âme toute belle et resplendissante. Elle me
dit qu'elle n'avait pas été la seule délivrée du purgatoire,
beaucoup d'autres avaient été délivrées aussi. Je les vis
toutes, en grand nombre. La plume est incapable de décrire le
bonheur que je ressentais. Je pense que Dieu m'a accordé cette
grâce d'abord par les prières de la Sainte Vierge Marie, puis
par celles de mes Sœurs».
.
.
.
«Il
me semble, dit-elle en décrivant la peine qu'elle avait à
souffrir, il me semble que mon âme était dans un abandon
complet, extérieur et intérieur, comme si Dieu m'avait
dépouillée de tout et que plus jamais, en cette vie ni en
l'autre, je ne participerais à aucun bien, que plus jamais je ne
pourrais me recommander à la Sainte Vierge ni aux saints. C'est
une douleur indescriptible et qui dura tout le temps que j'eus à
passer dans ce lieu affreux. Il me semblait que ce temps ne
finirait jamais et que toujours j'expierais. Nul ne venait à mon
aide. J'étais seule et abandonnée.
Une
heure de ces souffrances, c'est une éternité.
La
douleur physique s'ajoutait à la douleur morale. Il me semblait
qu'on me triturait les os, qu'on me travaillait les chairs, qu'on
me jetait dans une fournaise, puis dans une glacière. Je
tremblais de douleur. En même temps, on me rouait de coups avec
toutes sortes d'instruments. Dans ces tourments, j'eus quelques
communications avec Dieu :
il
me fit comprendre que les peines que je subissais étaient celles
du purgatoire et qu'il me les faisait endurer pour libérer les
âmes.» SAINTE VÉRONIQUE GIULIANI
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...
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XIXème
SIÈCLE
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Il
est certain encore que nous avons entre les mains tout ce qu'il
faut pour soulager les âmes du purgatoire, c'est-à-dire nos
prières, nos pénitences, nos aumônes et surtout la sainte Messe
; et enfin, nous sommes sûrs que ces âmes étant pleines de
charité, elles nous obtiendront mille fois plus que nous ne leur
donnerons. Si un jour nous sommes dans le purgatoire, ces âmes ne
manqueront pas de demander au bon Dieu la même grâce que nous
aurons obtenue pour elles ; car elles ont senti combien l'on
souffre dans ce lieu et combien est cruelle la séparation de
Dieu. Donnons quelques instants, pendant cette octave, à une
œuvre si bien placée. Combien vont aller au ciel par la sainte
Messe et nos prières !...
.
Que
chacun de nous pense à ses propres parents, et à toutes les
pauvres âmes délaissées depuis de longues années. Oui, M.F.,
offrons toutes nos actions pour les soulager. Nous plairons ainsi
à Dieu, qui désire tant les délivrer, et nous leur procurerons
le bonheur de la jouissance de Dieu même. C'est ce que je vous
souhaite»
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AUTRE SERMON POUR LE JOUR DES MORTS
«Arrêtons-nous
là, M.F., descendons en esprit dans ces lieux de tourments ;
soyons témoins des maux qu'endurent ces pauvres âmes, elles vont
elles-mêmes nous faire la triste peinture des peines qui les
rongent et les dévorent.
Deux
supplices leur sont très sensibles :
1°
la peine du dam,
c'est-à-dire la privation de la vue de Dieu, et la peine du sens.
L'amour qu'elles ont pour Dieu est si grand, la pensée qu'elles
en sont privées par leur faute, leur cause une douleur si
violente, que jamais il ne sera donné à un mortel d'en concevoir
la moindre idée. Du milieu de ces flammes qui les brûlent, elles
voient les trônes de gloire qui leur sont préparés et qui les
attendent, une voix semble leur crier : «Ah ! que vous êtes
privées de grands biens ! si vous aviez eu le bonheur de
redoubler vos pénitences et vos larmes, vous seriez aujourd'hui
assises sur ces beaux trônes tout rayonnants de gloire ; ah ! que
vous avez été aveugles de retarder un tel bonheur par votre
faute !» Ce seul langage augmente leur douleur et le désir
d'être réunies à leur Dieu ; elles s'en prennent au ciel et à
la terre ;
elles
invoquent et les anges et les hommes. «Ah ! mes amis, nous
crient-elles, s'il vous reste encore quelque amitié pour nous,
ayez pitié de nous, arrachez-nous de ces flammes : vous le pouvez
!... Beau ciel, quand te verrons-nous ? » Il est rapporté dans
l'histoire de Cîteaux, qu'un religieux, après avoir été toute
sa vie un modèle de vertu, apparut à un religieux, en lui disant
qu'il avait été en purgatoire ; et la plus grande souffrance
qu'il y avait ressentie, était la privation de la vue de Dieu.
2°
L'autre
peine de ces pauvres âmes, c'est la douleur du sens, c'est-à-dire
du feu. Les saints Pères nous assurent que c'est un feu matériel,
ou plutôt que c'est le même que celui qui brûle les malheureux
damnés. Ce feu est si violent, qu'une heure semble à ceux qui
l'endurent, des millions de siècles. Oui, nous disent-ils, si
l'on pouvait comprendre la grandeur de leurs supplices, nuit et
jour nous crierions miséricorde pour elles. Un autre saint va
encore plus loin, en nous disant que leurs souffrances surpassent
même celles que Jésus-Christ a endurées pendant sa cruelle et
douloureuse passion ; et cependant, si les souffrances que
Jésus-Christ a endurées eussent été partagées entre tous les
hommes, nul mortel n'eût pu les soutenir»
|
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A
la jeune cousine de Mme Gros, venue se confesser :
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«Remerciez
bien votre cousine de vous avoir amenée à Ars ; sans elle, vous
seriez en enfer ». Et après lui avoir indiqué les causes, une
fois la confession terminée, il ajouta : «... Et puis, voyez, ma
petite, comme nous sommes ingrats.
Il
y a dix ans que votre père souffre dans le purgatoire ; vous
jouissez de sa fortune et vous ne songez pas à faire dire une
seule messe qui le délivrerait»
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SERMON
DU CURÉ D'ARS POUR LA COMMÉMORATION DES DÉFUNTS
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«Comment
pourrai-je faire le tableau déchirant des maux qu'endurent ces
pauvres âmes, puisque les saints Pères nous disent que les maux
qu'elles endurent dans ces lieux semblent égaler les souffrances
que Jésus-Christ a endurées pendant sa douloureuse Passion ? Le
feu du purgatoire est le même que celui de l'enfer, la différence
qu'il y a c'est qu'il n'est pas éternel. Ce feu est si violent
qu'une heure semblent à ceux qui l'endurent des milliers de
siècles. Si l'on pouvait comprendre la grandeur de leurs
supplices, nuit et jour nous crierions miséricorde pour elles. Il
faudrait que le bon Dieu, dans sa miséricorde, permît qu'une de
celles qui brûlent dans les flammes parût ici à ma place, tout
environnée des feux qui la dévorent et qu'elle vous fît
elle-même le récit des maux qu'elle endure. Il faudrait qu'elle
fît retentir cette église de ses cris et de ses sanglots.
Peut-être enfin cela attendrirait-il vos cœurs ! «Oh ! nous
souffrons, crient-elles ! Oh ! nos frères, délivrez-nous de ces
tourments : vous le pouvez ! Brûler dans un feu allumé par la
justice d'un Dieu ! Souffrir des douleurs incompréhensibles !
Être dévoré par le regret, sachant que nous pouvions si bien
les éviter !»
.
Nous
lisons dans l'Histoire ecclésiastique qu'un saint resta six jours
en purgatoire avant d'entrer dans le ciel. Il apparut ensuite à
un de ses amis, en lui disant qu'il avait enduré des souffrances
si grandes qu'elles surpassaient toutes celles qu'ont endurées et
qu'endureront jusqu'à la fin des siècles tous les martyrs réunis
ensemble ! Oh ! mon Dieu, que votre justice est redoutable pour le
pécheur ! Cependant qui peut entendre sans frémir le récit de
ce qu'on enduré les martyrs, chacun en particulier ? Les uns ont
été plongés dans des chaudières d'eau bouillante, d'autres
sciés avec des scies de bois ; celui-ci étendu sur un chevalet,
déchiré avec des crochets de fer qui lui arrachaient les
entrailles ; d'autres foulés aux pieds ; celui-là étendu sur
des brasiers ardents, auquel il ne restait que ses os tout noircis
et brûlés ; enfin d'autres ont été mis sur des tables garnies
de lames tranchantes et qui perçaient de part en part ces
innocentes victimes ! Peut-on bien penser à tout cela sans se
sentir pénétré de douleur jusqu'au fond de l'âme ? Or une âme
en purgatoire souffre encore plus que tous les martyrs ensemble !
Qui pourra donc y tenir ? Mon Dieu, mon Dieu, ayez pitié de ces
pauvres âmes !
Mais
ce n'est pas là tout leur supplice. Elles souffrent plus encore
de la privation de la vue de Dieu. L'amour qu'elles ont pour lui
est si grand, la pensée qu'elles sont privées de le voir par
leur faute leur cause une douleur si violente que jamais il ne
sera donné à un mortel d'en concevoir la moindre idée. Au
milieu de ces flammes qui les brûlent, elles voient les trônes
de gloire qui leur sont préparés et qui les attendent. Une voix
semble leur crier :
«Ah
! que vous êtes privés de grands biens ! Si vous aviez eu le
bonheur de redoubler vos pénitences et vos larmes, vous seriez
aujourd'hui assises sur ces beaux trônes tout rayonnants de
gloire ! Oh ! que vous avez été aveugles de retarder un tel
bonheur par votre faute !»
Ah
! mes amis, nous crient ces âmes, s'il vous reste encore quelque
amitié pour nous, ayez pitié de nous ! Arrachez-nous de ces
flammes : vous le pouvez ! Beau ciel ! Quand te verrons-nous ? Oh
! si vous sentiez la douleur d'être séparés de Dieu. Cruelle
séparation !
Hélas
! quand de tels supplices ne dureraient qu'un jour, qu'une heure,
qu'une demi-heure, cela paraîtrait infiniment plus long à ces
pauvres âmes que des millions de siècles dans les supplices les
plus rigoureux ! Pourquoi cela ? Le voici. Quand Dieu punit
quelqu'un en ce monde, ce n'est que sous le règne de sa bonté et
de sa miséricorde, car si Dieu envoie une infirmité, une perte
de biens ou d'autres misères, tout cela ne nous est donné que
pour faire éviter les peines du purgatoire ou pour nous faire
sortir du péché. Dans l'autre monde, au contraire, Dieu n'est
conduit que par sa justice et sa vengeance. Nous avons péché et
nous avons passé le temps de sa miséricorde. Il faut que sa
justice soit accomplie et sa vengeance satisfaite.
«Oh
! qu'il est terrible de tomber entre les mains d'un Dieu vengeur
!»
Au
sein de leurs souffrances, si elles ne peuvent rien pour
elles-mêmes, ces âmes peuvent beaucoup pour nous. Cela est si
vrai qu'il n'y a presque personne qui ait invoqué les âmes du
purgatoire sans avoir obtenu la grâce demandée. Cela n'est pas
difficile à comprendre. Si les saints qui sont au ciel et n'ont
pas besoin de nous s'intéressent à notre salut, combien plus
encore les âmes du purgatoire qui reçoivent nos bienfaits
spirituels à proportion de notre sainteté !
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XXème
SIÈCLE
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Surpris,
Padre Pio se leva et lui demanda son nom et le motif de sa
visite. L’inconnu répondit qu’il était une âme du
purgatoire : «Je m’appelle Pietro Di Mauro. J’ai péri dans
un incendie, le 18 septembre 1908, dans ce couvent transformé en
centre d’hébergement pour personnes âgées, après
l’expropriation des biens ecclésiastiques. Surpris dans mon
sommeil, j’ai été la proie des flammes.
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Je viens du purgatoire : le Seigneur m’a permis de venir vous demander de célébrer à mon intention la sainte messe, demain matin. Grâce à votre prière, je pourrai entrer en Paradis». Padre Pio l’assura qu’il célébrerait la messe à son intention ... Voici ses mots : «Je voulus le raccompagner à la sortie du couvent. Je constatai que je m’étais entretenu avec un défunt seulement quand, sur le parvis, l’homme disparut. J’avoue être rentré au couvent plutôt effrayé. Notre supérieur, abbé Paolino de Casacalenda, avait remarqué mon agitation, aussi lui racontai-je ce qui venait d’arriver et lui demandai-je la permission de célébrer la sainte messe à l’intention de cette âme. Quelques jours plus tard, abbé Paolino, intrigué, se rendit au bureau de l’état civil de la commune de San Giovanni Rotondo, où il demanda et obtint la permission de consulter le registre des décès pour le mois de septembre 1908, où figuraient les nom et prénom du défunt, de même que la cause du décès : «Le 18 septembre 1908, dans l’incendie de l’hospice, Pietro Di Mauro, fils de Nicola, a trouvé la mort» |
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MARIA
SIMMA
(1915/2004)
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«Le
Purgatoire, c'est un retard imposé à cause de notre impureté,
un retard avant l'étreinte de Dieu, une brûlure par le feu et
une brûle d'amour qui font terriblement souffrir, une nostalgie
qui nous lave de ce qui est encore impur en nous. Le Purgatoire
est aussi un lieu de désir, du désir fou de Dieu, de ce Dieu que
l'on pressent, mais auquel on n'est pas encore uni»
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LE PURGATOIRE D’APRÈS MARIA SIMMA
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LE
PURGATOIRE DANS LA TRADITION DE L’ÉGLISE
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Pour
la théologie
catholique,
le purgatoire est un processus de purification de l'âme
après la mort
et qui suit le jugement
particulier, et presque tout le monde y passe avant d’entrer au
Ciel
faute de s'être préoccupé de réparer les dommages causés de
son vivant.
Depuis
la naissance de l'Église catholique, les chrétiens présentent à
Dieu des prières en faveur de leurs morts ; on trouve trace de
sacrifices offerts en faveur des morts dans la Bible juive mais le
sort des personnes décédées n'était pas clairement établi
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5
Et, quand le cercle des festins était fini, Job envoyait chercher
ses fils et les purifiait ; puis il se levait de bon matin et
offrait un holocauste pour chacun d'eux, car il se disait :
«Peut-être mes fils ont-ils péché et offensé Dieu dans leur
cœur !...» Et Job faisait ainsi chaque fois.
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Une
confusion est souvent faite entre la perfection d'une âme et le
fait que toutes ses cicatrices soient effacées. Chaque péché
engendre une plaie à l'âme alors que chaque acte d'amour accroît
sa perfection.
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La
perfection ne peut s'accroître que parce que les personnes
disposent de leur libre arbitre pour poser des actes d'amour ou
des actes de haine (les péchés) ; après la mort, l'âme perd
l'usage de son libre arbitre, il n'est donc plus question pour
elle de progresser en perfection, elle est comme statufiée au
degré d'amour ou de haine qu'elle a atteint durant son
existence.
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Les
plaies causées par les péchés sont effaçables pendant la vie
par : la prière, l'aumône, le jeûne, les actes pénitence
corporelle, le désir d'aller au ciel, un grand dévouement pour
ses frères, un grand amour pour les autres, et enfin par la
tristesse et le regret intérieur d'avoir commis ces péchés «si
je pouvais je reviendrais en arrière et ne ferait pas ces actes»,
le plus important étant de regretter non par apitoiement sur soi
mais par amour de Jésus. Tous ces actes effacent les conséquences
nuisibles du péché, ce que la théologie nomme «la
peine due pour le péché».
Si les personnes n'ont pas travaillé à réparer de leur vivant
le tort qu'elles se sont causé par leurs péchés, le purgatoire
exerce une action purificatrice par le feu et par l'état de non
vision de Dieu, qui est une souffrance incomparablement plus aiguë
que l'action du feu.
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Ceux
qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais
imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel,
souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la
sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel..
L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. L’Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence et de Trente. La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture (1), parle d'un feu purificateur :
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Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu'il existe avant le jugement un feupurificateur, selon ce qu'affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu'un a prononcé un blasphème contre l'Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12,31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (2).
Cet
enseignement s'appuie aussi sur la pratique de la prière pour les
défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : «Voilà pourquoi
il (Judas Macchabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les
morts, afin qu'ils fussent délivrés de leur péché» (2 M 12,
46). Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire
des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en
particulier le sacrifice eucharistique, afin que, purifiés, ils
puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église
recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de
pénitence en faveur des défunts :
Portons-leur secours et faisons-leur commémoration. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (3) pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N'hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux (4)
1.
Par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7.
2. S. Grégoire le Grand, dial. 4, 39. 3. Cf. Jb 1, 5. 4. S. Jean Chrysostome, hom. in 1 Cor. 41, 5 |
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«(...)
Dans la parabole du riche bon vivant et du pauvre Lazare (cf. Lc
16, 19-31), Jésus nous a présenté en avertissement l'image
d'une telle âme ravagée par l'arrogance et par l'opulence, qui a
créé elle-même un fossé infranchissable entre elle et le
pauvre ; le fossé de l'enfermement dans les plaisirs matériels;
le fossé de l'oubli de l'autre, de l'incapacité d’aimer, qui
se transforme maintenant en une soif ardente et désormais
irrémédiable. Nous devons relever ici que Jésus
dans cette parabole ne parle pas du destin définitif après le
Jugement universel, mais il reprend une conception qui se trouve,
entre autre, dans le judaïsme ancien, à savoir la conception
d'une condition intermédiaire entre mort et résurrection, un
état dans lequel la sentence dernière manque encore (n°
44).
. «Cette idée vétéro-juive de la condition intermédiaire inclut l'idée que les âmes ne se trouvent pas simplement dans une sorte de détention provisoire, mais subissent déjà une punition, comme le montre la parabole du riche bon vivant, ou au contraire jouissent déjà de formes provisoires de béatitude. Et enfin il y a aussi l'idée que, dans cet état, sont possibles des purifications et des guérisons qui rendent l'âme mûre pour la communion avec Dieu. L'Église primitive a repris ces conceptions, à partir desquelles ensuite, dans l'Église occidentale, s'est développée petit à petit la doctrine du purgatoire (45).. «(...) Avec la mort, le choix de vie fait par l'homme devient définitif – sa vie est devant le Juge. Son choix, qui au cours de toute sa vie a pris forme, peut avoir diverses caractéristiques. Il peut y avoir des personnes qui ont détruit totalement en elles le désir de la vérité et la disponibilité à l'amour. Des personnes en qui tout est devenu mensonge; des personnes qui ont vécu pour la haine et qui en elles-mêmes ont piétiné l'amour. C'est une perspective terrible, mais certains personnages de notre histoire laissent entrevoir de façon effroyable des profils de ce genre. Dans de semblables individus, il n'y aurait plus rien de remédiable et la destruction du bien serait irrévocable : c'est cela qu'on indique par le mot «enfer». D'autre part, il peut y avoir des personnes très pures, qui se sont laissées entièrement pénétrer par Dieu et qui, par conséquent, sont totalement ouvertes au prochain – personnes dont la communion avec Dieu oriente dès maintenant l'être tout entier et dont le fait d'aller vers Dieu conduit seulement à l'accomplissement de ce qu'elles sont désormais. (n° 45). «(...) Chez la plupart des hommes – comme nous pouvons le penser – demeure présente au plus profond de leur être une ultime ouverture intérieure pour la vérité, pour l'amour, pour Dieu. Mais, dans les choix concrets de vie, elle est recouverte depuis toujours de nouveaux compromis avec le mal – beaucoup de saleté recouvre la pureté, dont cependant la soif demeure et qui, malgré cela, émerge toujours de nouveau de toute la bassesse et demeure présente dans l'âme. Qu'advient-il de tels individus lorsqu'ils comparaissent devant le juge ? Toutes les choses sales qu'ils ont accumulées dans leur vie deviendront-elles d'un coup insignifiantes ? Ou qu'arrivera-t-il d'autre? Dans la Première lettre aux Corinthiens, saint Paul nous donne une idée de l'impact différent du jugement de Dieu sur l'homme selon son état…«On peut poursuivre la construction avec de l'or, de l'argent ou de la belle pierre, avec du bois, de l'herbe ou du chaume, mais l'ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière au jour du jugement. Car cette révélation se fera par le feu, et c'est le feu qui permettra d'apprécier la qualité de l'ouvrage de chacun. Si l'ouvrage construit par quelqu'un résiste, celui-là recevra un salaire ; s'il est détruit par le feu, il perdra son salaire. Et lui-même sera sauvé, mais comme s'il était passé à travers un feu» (3, 12-15). Dans ce texte, en tout cas, il devient évident que le sauvetage des hommes peut avoir des formes diverses ; que certaines choses édifiées peuvent brûler totalement ; que pour se sauver il faut traverser soi-même le «feu» afin de devenir définitivement capable de Dieu et de pouvoir prendre place à la table du banquet nuptial éternel. (n° 46).. «(...) Dans le judaïsme ancien, il existe aussi l'idée qu'on peut venir en aide aux défunts dans leur condition intermédiaire par la prière (cf. par exemple 2 M 12, 38-45 : 1er s. av. JC). La pratique correspondante a été adoptée très spontanément par les chrétiens et elle est commune à l'Église orientale et occidentale. L'Orient ignore la souffrance purificatrice et expiatrice des âmes dans «l'au-delà», mais il connaît divers degrés de béatitude ou aussi de souffrance dans la condition intermédiaire. Cependant, grâce à l'Eucharistie, à la prière et à l'aumône, «repos et fraîcheur » peuvent être donnés aux âmes des défunts. Que l'amour puisse parvenir jusqu'à l'au-delà, que soit possible un mutuel donner et recevoir, dans lequel les uns et les autres demeurent unis par des liens d'affection au delà des limites de la mort – cela a été une conviction fondamentale de la chrétienté à travers tous les siècles et reste aussi aujourd'hui une expérience réconfortante. Qui n'éprouverait le besoin de faire parvenir à ses proches déjà partis pour l'au-delà un signe de bonté, de gratitude ou encore de demande de pardon ? À présent on pourrait enfin se demander : si le «purgatoire» consiste simplement à être purifié par le feu dans la rencontre avec le Seigneur, Juge et Sauveur, comment alors une tierce personne peut-elle intervenir, même si elle est particulièrement proche de l'autre? Quand nous posons une telle question, nous devrions nous rendre compte (...) que nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l'une à l'autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n'est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie: en ce que je pense, je dis, je fais, je réalise. Et vice-versa, ma vie entre dans celle des autres: dans le mal comme dans le bien. Ainsi mon intercession pour quelqu'un n'est pas du tout quelque chose qui lui est étranger, extérieur, pas même après la mort. Dans l'interrelation de l'être, le remerciement que je lui adresse, ma prière pour lui peuvent signifier une petite étape de sa purification. Et avec cela il n'y a pas besoin de convertir le temps terrestre en temps de Dieu : dans la communion des âmes le simple temps terrestre est dépassé. Il n'est jamais trop tard pour toucher le cœur de l'autre et ce n'est jamais inutile. Ainsi s'éclaire ultérieurement un élément important du concept chrétien d'espérance. Notre espérance est toujours essentiellement aussi espérance pour les autres ; c'est seulement ainsi qu'elle est vraiment espérance pour moi. En tant que chrétiens nous ne devrions jamais nous demander seulement: comment puis-je me sauver moi-même ? Nous devrions aussi nous demander: que puis-je faire pour que les autres soient sauvés et que surgisse aussi pour les autres l'étoile de l'espérance ? Alors j'aurai fait le maximum pour mon salut personnel (...)» (n° 48). |
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SAINT
DOMINIQUE SAVIO APPARAIT A SAINT
JEAN BOSCO
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Apparition
de saint Dominique Savio peu après sa mort à Don Bosco. Don
Bosco est muet et tremblant.
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Dominique
Savio ouvre le dialogue :
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«Rassurez-vous, Don Bosco, il n’y a pas lieu de trembler».
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«Je tremble parce que je ne sais pas où je me trouve».
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«Au lieu du bonheur».
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«La où les justes sont récompensés ?»
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-
«Non, pas au Paradis. Aucun œil humain ne pourrait supporter
l’éclat de sa lumière. Celle que vous apercevez est la lumière
naturelle, renforcée par la toute-puissance Dieu…»
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-
«Alors quelle doit être votre bonheur en Paradis ?»
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«Il faudrait l’expérimenter pour la connaître. Nous sommes en
Dieu, c’est tout dire».
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…
Alors
Dominique Savio lui montre un merveilleux bouquet de fleurs qu’il
tient dans ses mains.
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-
«Vous voyez ces fleurs ? dit Dominique ; Elles représentent les
vertus qui plaisent le plus à Dieu : la rose de l’amour, la
violette de l’humilité, le tournesol de l’obéissance,
l’amère gentiane de la mortification, le lys de la pureté, le
blé qui fait les hosties, et l’immortelle de la persévérance»
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Don
Bosco demande alors à Dominique quelle est, parmi ces vertus,
celle qui a été la plus consolante à l’heure de sa mort, et
Dominique, après l’avoir en vain laissé essayer de deviner,
lui livre la vérité :
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«Ce fut l’assistance toute-puissante de la Mère de Dieu.
Dites-le à vos fils, pour qu’ils ne manquent pas de l’invoquer
tant qu’ils sont en vie...»
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