L' SSOMPTION RACONTÉE
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3.
Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un
grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses
têtes, sept diadèmes ;
4.
de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il
les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme
qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu'elle
l'aurait mis au monde.
5.
Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner
toutes les nations avec un sceptre de fer; et son enfant fût
enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône,
6.
et la femme s'enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une
retraite, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent
soixante jours.
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II/IIIème
SIÈCLE
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La
première trace de la foi en l'Assomption de la Vierge est présente
dans les récits apocryphes intitulés «Transitus Mariae» , dont
l'origine attribuée à Méliton, évêque de Sardes, remonte pour
l'essentiel aux IIème IIIème siècles. Il s'agit de représentations
populaires et parfois romancées qui, cependant, dans le cas présent,
renferment une intuition de foi du peuple de Dieu.
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EXTRAITS
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Dans
peu de temps, selon ta demande, tu laisseras le monde, tu partiras
vers les cieux, auprès de ton fils, pour la vie véritable et
éternelle».
Ayant
entendu ces paroles, elle retourna vers Bethléem, accompagnée de
trois jeunes filles, qui la servaient. Après s'être reposée peu
de temps…, elle adressa une prière, disant :
«Mon
Seigneur Jésus Christ…, écoute ma voix et envoie-moi ton
apôtre Jean, pour que sa vue me procure les prémices de la joie.
Envoie-moi aussi tes autres apôtres… quel que soit l'endroit où
ils se trouvent par ton saint commandement, afin que je puisse, en
les voyant, bénir ton nom célébré par de nombreux hymnes. J'ai
confiance, parce qu'en toute chose tu écoutes ta servante.»
Pendant
qu'elle priait, moi, Jean, j'arrivai, le Saint-Esprit m'ayant
enlevé d’Éphèse sur une nuée et posé là où demeurait la
mère de mon Seigneur… Et la sainte Mère de Dieu glorifia Dieu
de ce que moi, Jean, j'étais venu auprès d'elle, se rappelant la
parole du Seigneur qui déclarait : «Voici ta mère !» et «Voici
ton fils !». Moi, Jean, je lui dis :
«Notre
Seigneur Jésus-Christ et notre Dieu viendra, et tu le verras
comme il te l'a promis.»
A
cela, la sainte Mère de Dieu me répondit, disant :
«Les
Juifs ont juré que, lorsque j'arriverai au terme de ma vie, ils
brûleront mon corps.»
Mais
moi, je lui répondis :
«Ton
corps saint et précieux ne connaîtra pas la corruption.»…
Une
voix venant des cieux dit alors : « Amen ». Le Saint-Esprit me
dit :
«Jean,
as-tu entendu cette voix qui parlait dans le ciel à la fin de ta
prière ?»
Je
répondis en disant :
«Oui,
je l'ai entendue.»
Et
le Saint-Esprit me dit :
«Cette
voix, que tu as entendue, est le signal de l'arrivée imminente de
tes frères, les apôtres, et de la sainte Puissance, car
aujourd'hui ils viendront ici.»…
Et
le Saint-Esprit dit aux apôtres :
«Pierre
de Rome, Paul des bords du Tibre, Thomas du centre de l'Inde,
Jacques de Jérusalem, tous arrivés en même temps sur des nuées
depuis les extrémités de la terre, soyez réunis dans la sainte
Bethléem, à cause de la mère de notre Seigneur Jésus-Christ
qui est profondément bouleversée.»
André,
le frère de Pierre, Philippe, Luc, Simon le Cananéen et Thaddée,
qui étaient déjà endormis, furent réveillés de leurs tombeaux
par le Saint-Esprit… Marc, qui était encore vivant, vint de
même, lui aussi, d'Alexandrie, avec les autres, qui, ainsi qu'il
a été dit, arrivaient de chaque région. Pierre, soulevé par
une nuée, resta entre ciel et terre, soutenu par le Saint-Esprit,
ensemble avec les autres apôtres, qui eux aussi avaient été
enlevés sur des nuées, pour se retrouver avec Pierre. Et ainsi,
par le Saint-Esprit, comme il a été dit, tous ensemble, ils
arrivèrent. Pierre dit aux autres apôtres :
«Que
chacun raconte à la mère de notre Seigneur ce que le
Saint-Esprit nous a annoncé et ordonné.»…
Les
apôtres dirent tout à la sainte Mère de Dieu, comment et de
quelle manière ils étaient arrivés. Ensuite, elle étendit les
mains vers le ciel et pria en disant :
«J'adore,
je loue et je glorifie ton célèbre nom, ô Seigneur, car tu as
posé les yeux sur ton humble servante, et toi, le Puissant, tu as
fait pour moi de grandes choses. Et voilà que toutes les
générations m'appelleront Bienheureuse»…
Et
voici qu'il y eut une armée d'une multitude d'anges et de
puissances, et on entendit une voix comme celle d'un Fils d'Homme.
Et les séraphins entourèrent la maison où demeurait la sainte
et irréprochable Mère de Dieu et Vierge. Et, ainsi, tous ceux
qui étaient à Bethléem virent toutes les merveilles ; et ils
allèrent à Jérusalem, et annoncèrent toutes les merveilles qui
s'étaient produites… Une grande foule de gens, provenant de
toutes les régions et se trouvant à Jérusalem pour la prière,
entendit parler des Signes qui se produisaient à Bethléem par la
mère du Seigneur. Ils se rendirent sur place, pour implorer la
guérison de leurs diverses infirmités. Et ils l'obtinrent. Il y
eut ce jour une joie ineffable : la multitude des guéris et des
spectateurs glorifiaient le Christ, notre Dieu, et sa mère. De
retour de Bethléem, tout Jérusalem était en fête aux chants
des psaumes et des hymnes spirituels…
Après
toutes ces merveilles arrivées par l'intermédiaire de la Mère
de Dieu et toujours vierge Marie, la mère du Seigneur, alors que
nous, les apôtres, étions avec elle à Jérusalem, le
Saint-Esprit nous dit :
«Vous
savez que c'est un dimanche que la bonne nouvelle fut annoncée
par l'archange Gabriel à la Vierge Marie ; un dimanche que le
Seigneur est né à Bethléem ; un dimanche aussi que les enfants
de Jérusalem sortirent à sa rencontre avec des branches de palme
en disant : Hosanna, dans les hauteurs des cieux, béni celui qui
vient au nom du Seigneur ; un dimanche encore qu'il ressuscita des
morts ; un dimanche qu'il doit venir pour juger les vivants et les
morts ; et un dimanche enfin qu'il doit venir du ciel pour
glorifier et honorer le départ de la glorieuse vierge qui l'a
enfanté».
Ce
même dimanche, la mère du Seigneur dit aux apôtres :
«Jetez
de l'encens, car le Christ vient avec une armée d'anges.»
Et
voici, le Christ se présenta, assis sur le trône des chérubins.
Et, pendant que nous étions tous en prière, apparurent une
multitude innombrable d'anges et le Seigneur, arrivé au-dessus
des chérubins avec une grande puissance. Et voici qu'un éclat de
lumière se porta sur la Sainte Vierge par la venue de son Fils
unique. Toutes les puissances célestes se prosternèrent et
l'adorèrent. Le Seigneur appela sa mère et lui dit : «Marie !»
Elle
répondit :
«Me
voici, Seigneur !» Et le Seigneur lui dit : «Ne t'afflige pas,
mais que ton coeur se réjouisse et soit dans l'allégresse, car
tu as obtenu la faveur de contempler la gloire qui me fut donnée
par mon Père.»
La
sainte Mère de Dieu leva les yeux et vit en lui une gloire qu'une
bouche humaine ne peut dire ni saisir. Le Seigneur, restant à
côté d'elle, lui dit :
«Voici
que maintenant ton précieux corps sera transféré au paradis,
pendant que ton âme sainte sera aux cieux dans les trésors de
mon Père, dans une clarté supérieure, où sont la paix et la
joie des anges saints et plus encore.»
Alors,
le Seigneur se tournant vers Pierre lui dit :
«Le
moment est venu d'entonner l'hymne.»
Quand
Pierre entonna l'hymne, toutes les puissances des cieux
répondirent par l'Alléluia. Alors, le visage de la mère du
Seigneur brilla plus que la lumière. Et, se levant, elle bénit
de sa propre main chacun des apôtres. Et tous glorifièrent Dieu.
Le Seigneur, étendant ses mains pures, reçut son âme sainte et
irréprochable. Et, pendant que sortait cette âme irréprochable,
le lieu fut rempli d'un parfum et d'une lumière indicible. Voici
qu'on entendait une voix céleste qui disait :
«Bienheureuse
es-tu parmi les femmes.»…
Les apôtres portèrent la bière et déposèrent le précieux et saint corps à Gethsémani, dans un tombeau neuf. Et voici qu'un parfum délicat se dégagea du saint tombeau de notre Maîtresse, la Mère de Dieu. Et, pendant trois jours, on entendit des voix d'anges invisibles qui glorifiaient le Christ, notre Dieu, né d'elle. Et, le troisième jour achevé, on n'entendit plus les voix. Dès lors, nous sûmes tous que son corps irréprochable et précieux avait été transféré au paradis. |
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IVème
SIÈCLE
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maison
du ciel.
Elle
a vu son propre fils en croix, et reçu dans son corps la douleur
qu’elle n’a pas soufferte durant l’enfantement. Elle le
contemple siégeant à la droite du Père, et elle ne connaît pas
la corruption après la mort. […]
Qu’elle
soit honorée par toutes les créatures comme la mère et la
servante de Dieu»
Cet
hymne est traditionnel dans la liturgie syrienne (hymnes à Marie
pour la liturgie des heures, n° 16)
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Vème
SIÈCLE
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La
fête de la dormition est célébrée le 18 Janvier
particulièrement en Égypte et en Gaule.
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VIème
SIÈCLE
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Au
point du jour, les apôtres levèrent le corps avec la couche, le
placèrent dans le tombeau et le gardèrent, attendant l'arrivée
du Seigneur. Tout à coup Jésus leur apparut de nouveau, et ,
enlevant ce corps sacré sur un nuage , il le fit transporter
ainsi dans le paradis , où maintenant , ayant repris son âme,
Marie savoure avec les élus de Dieu les biens de l'éternité
qu'aucune fin ne saurait atteindre».
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(Livre
des miracles de Georges Florent Grégoire de tours traduit par
Henri Léonard Bordier édition 1857 . Livre 1 , chapitre 4)
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MAURICE
1er TIBÉRIUS, empereur de Contantinople (539/602)
Maurice
1er empereur byzantin de 582 à 602 fait restaurer l’église de
la dormition. Il fixe au 15 août la fête de la dormition et
l’étend à tout l’empire d’Orient.
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Il
donne à la fête une dénomination nouvelle par rapport à la
précédente (Dormition) : il appelle «analepsis» : Ascension.
Il utilise la terminologie qui est celle utilisée aussi pour
l’Ascension du Seigneur. L’Assomption serait arrivée après
la mort corporelle qui n’aurait pas connu la corruption.
Théotecno
a recherché des références bibliques qui illustrent et donnent
une plus grande signification à la vérité de l’Assomption de
la Vierge :
1.
Jésus
avait promis à ses apôtres qu’il serait allé leur préparer
une place au ciel (Cf Gv 14,2) ; à plus forte raison il devait
préparer une place à sa Mère (Cf n°10).
2.
Les
prophètes Énoch et Élie. S’ils furent emportés au ciel, à
plus forte raison Dieu a élevé en son corps et son âme celle
qui fut proclamée bienheureuse entre les prophètes (Cf n°13-14).
3.
La
ceinture laissée par Marie est une analogie avec le manteau
laissé par Élie (Cf. Chalcoprateia, sanctuaire de Turquie).
4.
Si Jésus a ouvert d’une parole le paradis
au larron repenti, il ne pouvait pas faire moins avec Marie sa
Mère (Cf n°3). Par analogie avec la vie du Fils qui fut marquée
de la souffrance et de la gloire, de même, la vie de Marie,
marquée par la douleur, devait se terminer dans une joie
ineffable (Cf n°7).
5.
Une
autre analogie biblique, mais de caractère antithétique, peut
être l’application du parallélisme classique
Ève-Marie.
Le comportement différent des deux femmes semble sous-entendre
que leur sort aussi devait être différent : si Ève fut exclue
du paradis, Marie devait y rentrer et être une garantie de salut
pour tous (Cf n°4).
Théotecno
donne des fondements dogmatiques :
Marie
a donné un corps au Fils de Dieu ; il a demeuré en son sein ;
Marie a été l’arche, le temple, le tabernacle dans lequel le
Seigneur a pris domicile. Une dignité semblable explique sa
glorification finale.
Sa
virginité et sa sainteté extraordinaire, inséparables pour les
premiers chrétiens, expliquent que son corps eût une espèce
d’exigence à être préservé de la corruption du sépulcre.
«Tous
ne cessaient d’adresser des hymnes de louange à Dieu pour tout
ce qu’il avait accompli en sa Mère et à exalter la Vierge
elle-même pour la vie de sainteté sublime qu’elle avait mené
sur cette terre et qui maintenant trouvait son épilogue évident
dans la gloire de son Assomption au ciel.
Pendant
que son corps était transporté du mont Sion à Gethsémani,
vinrent des habitants de Judée pour déshonorer et profaner le
corps saint de la Mère du Seigneur en le jetant du mont
Sion et en le brûlant; mais ils furent frappés de cécité. L’un
d’eux réussit à toucher le cercueil, il eut les mains coupées.
Devant cette punition prodigieuse, les Juifs finirent par
reconnaître en Marie la Mère de Dieu et par la louer comme les
croyants ; de sorte qu’ils furent guéris (cf. n°19-20).
Entre
temps les apôtres veillaient le corps très saint, selon le
commandement reçu par le Seigneur, quand soudain ils entendirent
un bruit de tonnerre et de tremblement de terre et ils virent la
Vierge monter au ciel, où elle prit place à côté de son Fils,
retrouvant ainsi ce qu’Ève avait perdu (cf. n° 24)»
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VIIème
SIÈCLE
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SAINT
MODESTE DE JÉRUSALEM (+634)
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«À
titre de très glorieuse mère du Christ, l’auteur de la Vie et
de l’Immortalité, Marie est vivifiée dans l’incorruptibilité
éternelle de son corps, par celui-là même qui l’a ressuscitée
du tombeau et l’a élevée jusqu’à lui de la manière que lui
seul connaît»
(On
comprend, relisant cela, toute la ferveur des chrétiens de
Jérusalem à l’égard de la Dormition de la Vierge)
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THÉODORE
I Pape (+649)
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La
pape Théodore (642-649) originaire de Constantinople apporte la
fête de la «Dormition de Marie» à Rome.
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VIIIème
SIÈCLE
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La
fête de la la «Dormition de Marie» porte le nom de Pausatio
(Repos de Marie) dans un évangéliaire de 740
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Elle
s’appelle enfin l’Assomption dans un missel ou sacramentaire
qu’on date de 770
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Tu
n’as pas du tout abandonné ceux auxquels tu as garanti le
salut… en effet, ton esprit vit pour l’éternité et ta chair
ne subit pas la corruption du sépulcre
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Toi,
ô Mère, tu es proche de tous et tu protèges chacun et, bien que
nos yeux ne puissent pas te voir, nous savons toutefois, ô Très
Sainte Mère, que tu habites parmi nous et que tu es présente
selon les manières les plus diverses… Toi (Marie) tu te révèles
entièrement, comme il est écrit, dans ta beauté. Ton corps
virginal est totalement saint, tout chaste, entièrement une
maison de Dieu si bien que, également pour cette raison, il est
absolument réfractaire à toute réduction en poussière.
Celui-ci est immuable, du moment que ce qui était humain en lui a
été assumé dans l’incorruptibilité, restant vivant et
absolument glorieux, intact et participant à la vie parfaite. En
effet, il était impossible que soit gardée dans le sépulcre des
morts celle qui était devenue vase de Dieu et temple vivant de la
très sainte divinité du Fils unique. D’autre part, nous
croyons de manière certaine que tu continues à marcher avec
nous»
(Patrologie
Grecque de Migne 98, coll. 344B-346B, passim)
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«La
mort de Marie exprime aussi que Jésus «était aussi un homme
complet, fils d’une vraie mère soumise aux nécessités
physiques par ordre de la volonté divine et par la norme qui
règle le temps de la vie»
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SAINT
GERMAIN DE CONTANTINOPLE
Homilia
in Dormitionem II, PG 98,345 CD.
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«L’événement
de la mort et de l’Assomption de Marie au ciel eut des témoins
influents dans la personne des Apôtres»
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SAINT
GERMAIN DE CONTANTINOPLE
Homilia
in Dormitionem II, PG 98,357 B.
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«Mère
de Dieu, vraiment je te le redis avec action de grâces, ton
Assomption ne t’a nullement éloignée des chrétiens... Comment
la dissolution de la chair aurait-elle pu te réduire en cendre et
poussière, toi qui as délivré l’homme de la ruine de la mort
par l’Incarnation de ton Fils ?»
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SAINT
GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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«La
mère de la Vie devait elle-même demeurer avec la Vie ; la mort
ne pouvait être pour elle qu’un sommeil, et l’Assomption
comme un réveil pour la mère de la Vie»
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SAINT
GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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«Ainsi,
morte aux choses qui finissent, tu as émigré vers les demeures
incorruptibles de l’éternité où Dieu réside. Tu as été
corporellement sa demeure et maintenant c’est lui qui, en
retour, est devenu le lieu de ton repos»
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SAINT
GERMAIN DE CONTANTINOPLE
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SAINT
ANDRÉ DE CRÊTE (660-740), moine et évêque
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«La
mort naturelle de Marie ne comporte pas - comme pour toute
l'humanité - un esclavage, mais elle consiste presque dans un
sommeil extatique, semblable au sommeil d'Adam quand de son côté
Ève a été formée».
SAINT
ANDRÉ DE CRÊTE «Sermon sur la dormition»
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ROME
Basilique saint Clément
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La
fête de l’Assomption de Marie a été célébrée au VIII°
siècle à Rome ou se trouvait une fresque (encore visible)
représentant l’Assomption dans la basilique souterraine de
Saint-clément.
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Ô
bienheureuse Marie, très digne de toute louange ; ô glorieuse
génitrice ; Ô sublime accouchée, à ton sein s'est agrippé le
Créateur du ciel et de la terre...
Si
je t'appelle ciel, tu es plus élevée ;
si
je te dis mère des peuples, tu es supérieure ;
si
je te définie forme de Dieu, tu en es digne [...].
Ô
humilité vraiment glorieuse de Marie !
Je
le répète : elle est devenue la porte du Paradis et l'échelle
qui conduit au ciel.
De
façon certaine l'humilité de Marie s'est transformée en une
échelle céleste, par le moyen de laquelle Dieu est descendu sur
la terre [...].
C'est
pourquoi, frères très aimés, avec toute l'ardeur de l'âme,
confions-nous à l'intercession de la bienheureuse Vierge».
SAINT
AMBROISE D'AUPERT «De Assumptione
sanctae Mariae ; PL 39, 2130-213»
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jusqu’à
lui». Et il s’interroge : «Celle qui n’a commis aucun
péché... comment le paradis pourrait-il ne pas la recevoir et le
ciel ne pas lui ouvrir joyeusement ses portes ?» Il en conclut :
«Il fallait que celle qui avait conservé sans tache sa virginité
pendant l’enfantement, conservât son corps sans corruption même
après la mort... Celle qui avait hébergé le Verbe de Dieu en
son sein, ne pouvait qu’être logée dans la demeure de son
Fils»
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Paul
Diacre applique à Marie les paroles du Cantique des Cantiques :
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«Qui
est celle-ci qui monte du désert, en exhalant des parfums suaves
et en reposant sur son bien-aimé ?»
Il
commente :
«De
ce désert de misère déplorable, notre glorieuse Théotokos, le
jour où le Seigneur s'est rappelé de la libérer du poids des
gémissements dans lesquels elle se consumait à cause de
l'absence de son Fils, elle est montée pleine de toute joie vers
un désert bienheureux…»
Homélie
XLV. In Assumptione, PL 95, 1491 B ; 752
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IXème
SIÈCLE
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Saint
LÉON III Pape (750/816)
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En
813 , le concile de Mayence rend la fête de l'Assomption
obligatoire dans tout l’empire franc.
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Saint
LÉON IV (+855)
En
847 une octave est jointe à la solennité de l'Assomption par le
pape Léon IV c’est à dire qu’on célèbre l’ Assomption
pendant huit jours.
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La
dévotion mariale prêchée par Théodore comporte aussi une
espèce de crainte
révérencielle envers la Mère du Seigneur inspirée par sa
grandeur, par sa dignité et son exaltation céleste.
Théodore
est aussi le premier à nous renseigner sur la pratique du jeûne
de quarante jours en préparation à la fête de l'Assomption, le
15 Août.
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XIIème
SIÈCLE
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«Il
me paraît encore plus prodigieux de voir le Fils de Dieu
s’abaisser jusqu’à nous que de voir la Mère de Dieu exaltée
aujourd’hui jusqu’à lui par pure grâce»
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Bienheureux
GUERRIC D'IGNY (1080-1157)
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«Pendant
neuf mois, le Christ a habité en elle ; pendant de nombreuses
années, il a habité avec elle... Maintenant, en elle et avec
elle à tout jamais, il la rassasie de la gloire de la
bienheureuse vision»
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XIIIème
SIÈCLE
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SAINT
ANTOINE DE PADOUE (1195/1231) Docteur de l’Église
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«Vous
savez clairement que la Vierge Marie a été élevée au ciel dans
son corps de la même façon que Jésus Christ est ressuscité en
triomphant de la mort et est monté à la droite du Père, ainsi
pareillement est ressuscitée aussi l’Arche de sa sainteté,
lorsque la Vierge Marie a été élevée dans la demeure céleste»
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Ct
3, 11 : Il posa sur sa tête le diadème royal
Il
posa sur sa tête le diadème royal
«Venez,
dit le Cantique, contemplez, filles de Sion, le roi Salomon, avec
le diadème dont sa mère l'a couronné, au jour de ses
épousailles» (Ct 3, 11)
La
Vierge Marie a couronné le Fils de Dieu avec le diadème de la
chair humaine, le jour de ses épousailles, lorsque la nature
divine fut unie, comme un époux, à la nature humaine, dans la
chambre nuptiale de la Vierge Marie. Aujourd'hui, le Fils a
couronné sa Mère du diadème de la gloire céleste.
Venez,
admirez la Mère avec le diadème dont son Fils l'a couronnée,
aujourd'hui, jour de son Assomption.
SAINT
ANTOINE DE PADOUE
Sermon
pour l'Assomption
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SAINT
ALBERT LE GRAND (1193/1280) Théologien
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«Il
est clair que la bienheureuse Mère de Dieu a été élevée en
son âme et en son corps au-dessus du chœur des anges et nous
croyons que cela est vrai de toutes façons»
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SAINT
THOMAS D'ACQUIN (1224/1274) Théologien et Docteur de l'Église
.
«le
corps de Marie a été élevé au ciel avec son âme»
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SAINT
BONAVENTURE (1217/1274) Théologien et Docteur de l'Église
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«Dieu
n’a permis en aucune façon que le corps de Marie fut réduit à
la corruption ou tombé en cendres, Il est donc évident que c’est
en son âme et en son corps qu’elle se trouve au ciel : sans
quoi elle n’aurait pas la jouissance béatifique achevée»
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XVème
SIÈCLE
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SAINT
BERNARDIN DE SIENNE (1380/1444)
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«Elle
est devenue Notre Dame à l'Assomption, quand elle «fut exaltée
au-dessus des chœurs des anges dans les royaumes célestes»
; et elle devint reine des cieux et reine des
anges. Mais elle fut déjà admirablement illuminée à l'instant
de l'infusion de son âme dans le corps; en mesure plus admirable
encore au moment de la conception du Fils de Dieu ; et de manière
admirable superlativement au moment de son Assomption et de sa
glorification»
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XVIIème
SIÈCLE
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LOUIS
XIII dit le Juste (1601/1643)
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A
la suite de prières à Marie, la menace d'une invasion espagnole
est écartée. Louis XIII consacre sa personne et son royaume à
la Vierge Marie par une déclaration donnée à Saint Germain en
Laye et veille à ce que l’Édit du 10 février 1638, de la
consécration de la France à Marie, soit enregistré par le
Parlement comme un acte de l'autorité souveraine.
Il
demande que des processions aient lieu en son honneur le 15
Août.
. L’Assomption devient une fête nationale.
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VŒU
DE LOUIS XIII
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Consécration
de La France au Cœur Immaculé de Marie :
«A ces causes, nous avons déclaré et nous déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge Marie pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets, et nous avertissons le sieur Archevêque de Paris,
et
néanmoins lui enjoignons que tous les ans, fête et jour de
l'Assomption, il fasse faire, commémoration de notre présente
déclaration à la grand'messe, qui se dira en son église
cathédrale, et qu'après les vêpres dudit jour, il soit fait une
procession en la dite église, à laquelle assisteront toutes les
compagnies souveraines et les corps de ville, avec pareilles
cérémonies que celles qui s'observent aux processions générales
les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi être fait en
toutes les églises, tant paroissiales que celles des monastères
de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et
villages du dit diocèse de Paris. Exhortons pareillement les
archevêques et évêques de notre royaume, et néanmoins leur
enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs
églises épiscopales, et autres de leurs diocèses entendant qu'à
la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies
souveraines, et les principaux officiers des villes y soient
présents, et d'avertir tous les peuples d'avoir une dévotion
particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection
afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à
couvert de toutes les entreprises de nos ennemis, qu'il jouisse
longtemps d'une bonne paix, que Dieu y soit servi et révéré si
saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à
la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés, car
tel est notre plaisir»
|
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Ne
dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez ; car votre
bien-aimé Fils vous a donné tout pouvoir, tant au ciel comme en
la terre.
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Ne dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et particulièrement la mienne.
Si
vous ne pouviez, je vous excuserais disant : il est vrai qu'elle
est ma mère et qu'elle me chérit comme son fils, mais la
pauvrette manque d'avoir et de pouvoir.
Si
vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais disant : elle
est bien assez riche pour m'assister ; mais hélas, n'étant pas
ma mère, elle ne m'aime pas.
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Puis donc, très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserais-je si vous ne me soulagez et ne me prêtez votre secours et assistance ? Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes.
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Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et péchés. Délivrez mon âme et mon corps de tout mal et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité.
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Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces, qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit.
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Ainsi soit-il. |
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XXème
SIÈCLE
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«Marie,
l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de
sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la
gloire céleste».
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terme
de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme
et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine
de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils,
Seigneur des seigneurs (cf.Apoc.
19, 16) et vainqueur du péché et de la mort». (Lumen
Gentium 59).
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s'y
mouvoir une gloire formée de trois sphères pleines d'anges et
d'âmes bienheureuses qui entouraient l'apparition de Notre
Seigneur et de l'âme resplendissante de Marie. La figure de
Jésus-Christ, avec des rayons partant de ses cicatrices, planait
devant elle. Autour de l'âme de Marie, je vis, dans la sphère
intérieure, de petites figures d'enfants ; dans la seconde,
c'étaient comme des enfants de six ans, et, dans la sphère
extérieure, comme des adolescents déjà grands. Je ne vis
distinctement que les visages, tout le reste m'apparut comme des
formes lumineuses resplendissantes. Quand cette apparition,
devenant de plus en plus distincte, fut arrivée au rocher, je vis
une voie lumineuse qui s'étendit depuis elle jusqu'à la
Jérusalem céleste. Je vis alors l'âme de la sainte Vierge qui
suivait la figure de Jésus descendre dans le tombeau à travers
le rocher, et, bientôt après, unie à son corps transfiguré, en
sortir plus distincte et plus brillante, et s'élever avec le
Seigneur et le choeur des esprits bienheureux jusqu'à la
Jérusalem céleste. Toute cette lumière s'y perdit, et je ne vis
plus nu dessus de la terre que la voûte silencieuse du ciel
étoilé.
. Je ne sais pas si les apôtres et les saintes femmes qui priaient devant le tombeau virent aussi tout cela ; mais je les vis, frappés d'étonnement, regarder le ciel comme en adoration ou se prosterner je visage contre terre. J'en vis aussi quelques-uns qui revenaient avec la civière, priant et chantant des cantiques, et qui s'arrêtaient aux diverses stations du chemin de la Croix, se tourner avec une pieuse émotion vers la lumière qui brillait sur le tombeau.
[...]
Mais Thomas et Jonathan désiraient se rendre au tombeau de la sainte Vierge. Alors les apôtres allumèrent des flambeaux, qu'on assujettit à des perches, et allèrent avec eux au tombeau en passant par le chemin de la Croix. Ils parlaient peu, s'arrêtaient quelques moments aux pierres des stations, et méditaient sur la voie douloureuse du Sauveur et sur la compassion de sa Mère, qui avait élevé ces pierres commémoratives et les avait si souvent arrosées de ses larmes. Arrivés à la grotte du tombeau, ils s'agenouillèrent tous ; mais Thomas et Jonathan se précipitèrent vers l'entrée du caveau, et Jean les suivit. Deux disciples écartèrent les branches des arbrisseaux qui étaient devant la porte : ils entrèrent, et s'agenouillèrent avec une crainte respectueuse devant la couche sépulcrale de la sainte Vierge. Alors Jean s'approcha du cercueil, qui faisait un peu saillie au-dessus de la fosse, détacha les bandes qui l'entouraient, et enleva le couvercle. Puis ils approchèrent la lumière du cercueil, et furent saisis d'un profond étonnement lorsqu'ils ne virent devant eux que les linceuls vides, conservant encore la forme du saint corps. Ils étaient séparés à la place du visage et de la poitrine ; les bandelettes qui avaient entouré les bras étaient déliées, mais le corps glorifié de Marie n'était plus sur la terre. Ils levèrent les yeux et les bras vers le ciel comme s'ils eussent vu le saint corps enlevé à ce moment même, et Jean cria à l'entrée du caveau : «Venez et voyez, elle n'est plus ici ». Alors ils entrèrent deux par deux dans l'étroit caveau, et virent avec étonnement les linges vides étendus sous leurs yeux. Étant sortis, tous s'agenouillèrent à terre, regardèrent le ciel en levant les bras, prièrent, pleurèrent et louèrent le Seigneur et sa mère, leur chère et tendre mère, lui adressant, comme des enfants fidèles, les douces paroles d'amour que l'Esprit saint mettait sur leurs lèvres. Alors ils se souvinrent de cette nuée lumineuse qu'après les funérailles ils avaient vue descendre vers le tombeau et remonter au ciel. Jean retira respectueusement du cercueil les linceuls de la sainte Vierge, les plia, les roula, les prit avec lui ; puis il remit le couvercle et l'assujettit de nouveau avec les bandes d'étoffe. Ils quittèrent ensuite le caveau, dont l'entrée resta masquée par le massif de verdure. Priant et chantant des psaumes, ils revinrent à la maison par le chemin de la Croix ; puis ils se rendirent tous dans la pièce qu'avait habitée Marie. Jean déposa respectueusement les linceuls sur la petite table qui était devant l'oratoire de la sainte Vierge. Thomas et les autres prièrent encore à la place où elle avait rendu le dernier soupir. Pierre se retira à part comme pour méditer ; peut-être faisait-il sa préparation, car je vis ensuite dresser l'autel devant l'oratoire de Marie où était la croix, et Pierre célébrer un service solennel. Les autres, rangés derrière lui, priaient et chantaient alternativement. Les saintes femmes se tenaient plus en arrière prés des portes et de la partie postérieure du foyer. |
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