vendredi 20 mai 2011

ADORER EN ESPRIT ET EN VÉRITÉ

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DORER
EN ESPRIT ET EN VÉRITÉ
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13. JÉSUS lui répondit : «Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura plus jamais soif ;
14. Au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissant jusqu'à la vie éternelle»
15. La femme lui dit : «Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici»
16. «Allez, lui dit JÉSUS, appelez votre mari, et venez ici»
17. La femme répondit : «Je n'ai point de mari» JÉSUS
lui dit : «Vous avez raison de dire : Je n'ai point de mari ;
18. Car vous avez eu cinq maris, et celui que vous avez maintenant n'est pas à vous; en cela, vous avez dit vrai»
19. La femme dit : «Seigneur, je vois que vous êtes un prophète.
20. Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous dites que c'est à JÉRUSALEM
qu'est le lieu où il faut adorer»
21. JÉSUS
dit «Femme, croyez-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni dans JÉRUSALEM, que vous adorerez le PÈRE.
22. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23. Mais l'heure approche, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le PÈRE en ESPRIT et en VÉRITÉ ; ce sont de tels adorateurs que le PÈRE demande.
24. DIEU est ESPRIT, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en ESPRIT et en
VÉRITÉ»
25. La femme lui répondit : «Je sais que le MESSIE (celui qu'on appelle CHRIST) va venir ; lorsqu'il sera venu, il nous instruira de toutes choses»
26. JÉSUS
lui dit : «Je le suis, moi qui vous parle»
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Les adorateurs en esprit et en vérité, ce sont ceux qui adorent à travers et dans le cœur du CHRIST, sous le souffle de l'Esprit
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(AUDIOS Père MARIE-DOMINIQUE PHILIPPE)
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L'ADORATION
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L'adoration est le premier désert que DIEU met en nous. Dans l'adoration, on est seul en face de DIEU, et c'est la première éducation de l'ESPRIT-SAINT sur nous pour que nous découvrions profondément notre lien de dépendance à l'égard de DIEU Créateur et PÈRE -une dépendance amoureuse, une dépendance qui nous libère.
N'oublions jamais que dépendre de ceux qui sont inférieurs à nous est une libération. L'adoration nous fait reconnaître notre dépendance radicale à l'égard de celui qui est notre DIEU, et nous comprenons que nous sommes les petites créatures, aimées du PÈRE, aimées du VERBE de DIEU, du CHRIST, aimées de l'ESPRIT-SAINT. Il nous a créés par pur amour, dans une gratuité absolue, et il nous a communiqué sa vie, il nous a communiqué sa lumière.
L'adoration nous fait vivre ce premier moment de dépendance radicale à l'égard de DIEU et nous le vivons à travers le cœur de JÉSUS -car tels sont les adorateurs en ESPRIT et en VÉRITÉ que cherche le PÈRE.
23. Mais l'heure approche, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le PÈRE en ESPRIT et en VÉRITÉ ; ce sont de tels adorateurs que le PÈRE demande.
24. DIEU est ESPRIT, et ceux qui l'adorent doivent l'adorer en ESPRIT et en VÉRITÉ.
JEAN 4, 23-24.

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LES ADORATEURS EN ESPRIT ET EN VÉRITÉ
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Les adorateurs en esprit et en VÉRITÉ, ce sont ceux qui adorent à travers et dans le cœur du CHRIST.
Le CHRIST est par excellence l'adorateur du PÈRE : il s'est fait homme pour adorer le PÈRE dans son humanité sainte. Ainsi, par l'humanité sainte de JÉSUS, par le mystère de l'Incarnation, l'adoration a pénétré dans le mystère de DIEU. Par là, il y a comme une nouvelle adoration, celle du FILS Bien-Aimé (comme homme 1.) à l'égard du PÈRE.
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1. C'est bien sûr en tant qu'il est homme que le CHRIST adore et non en tant qu'il est DIEU. Mais le cœur humain du CHRIST est celui du FILS Bien-Aimé, puisque la personne du CHRIST est celle du FILS, du VERBE.
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C'est de cette adoration que nous devons vivre ; nous devons adorer «en ESPRIT» sous le souffle de l'ESPRIT, et en «VERITÉ» à travers le Cœur blessé de l'Agneau 2.
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2. Cette adoration chrétienne présuppose une première adoration, au niveau humain, quand l'homme, ayant découvert qu'il existe nécessairement un être premier (que les traditions religieuses appellent «DIEU»), reconnaît sa dépendance radicale à l'égard de cet ÊTRE premier. A ce niveau, l'adoration implique la prise de conscience très profonde de l'acte de création de DIEU sur notre âme. Notre âme est l'effet de l'acte créateur de DIEU ; et à partir de là, à partir de la conscience que nous en prenons, nous comprenons notre totale dépendance à l'égard de DIEU et nous essayons de répondre de la manière la plus forte à cette source divine dont nous dépendons, à cette personne qui est notre créateur. Nous découvrons que l'acte créateur de DIEU est un acte d'amour et de sagesse, d'amour absolument gratuit. DIEU nous aime dans la gratuité la plus absolue : nous ne pouvons rien ajouter à DIEU. Il est, et il est immuable, même s'il crée.
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On ne peut pas dire que DIEU se réveille ou se perfectionne lorsqu'il crée, qu'il devient vraiment DIEU en créant. DIEU n'est changé en rien par son acte créateur -autrement il ne serait pas DIEU. Et je remonte vers DIEU par la prise de conscience de mon âme, fruit de l'acte créateur de DIEU. C'est en ce sens-là que l'adoration est quelque chose d'absolument personnel, parce qu'elle s'appuie sur cette dépendance propre, personnelle, de chacun de nous à l'égard du créateur.
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L'acte créateur de DIEU est en même temps un acte de sagesse, qui me montre combien DIEU est au-delà de tout notre monde physique et de moi-même, et n'est en rien changé par la création.
L'adoration est un acte d'amour, puisque je remercie DIEU de m'avoir créé ; et je vois combien ce don que DIEU me fait de ma propre existence est un don que lui seul peut faire, et que lui seul peut faire de cette manière tout à fait gratuite et dans une surabondance d'amour.
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Je remercie DIEU de m'avoir «créé», de m'avoir «aimé le premier»
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10 Et cet amour consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimé DIEU, mais lui qui nous a aimés et qui a envoyé son FILS comme victime de propitiation pour nos péchés.

19 Nous donc, aimons DIEU, puisque DIEU nous a aimés le premier.
I JEAN 4, 10 et 19,
de m'avoir aimé de cet amour absolument libre, et de cet amour si efficace, si grand. Il y a dans l'adoration non seulement un acte de reconnaissance d'une totale dépendance, mais un acte de remerciement, et cette action de grâce est radicale, puisque DIEU est celui qui me donne tout ; tout ce que je suis provient de lui.
Dans l'adoration chrétienne, j'adore en dépendance de la grâce chrétienne qui m'est donnée à la CROIX, à partir de l'holocauste de JÉSUS. J'adore donc à partir de ma foi chrétienne qui me révèle que mon créateur est le DIEU Trine : les trois personnes divines, qui sont «une» dans leur être, leur bonté et leur sagesse, sont la source de mon être propre.
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Il n'y a pas trois actes de création, il y a un seul acte qui relève des trois personnes dans leur unité. Et je sais que non seulement la grâce m'est donnée, mais que cette grâce provient du mystère du CHRIST. DIEU est devenu mon frère, celui qui est tout proche de moi, celui qui n'est plus seulement mon Créateur, mais qui est aussi mon PÈRE et mon Sauveur, qui me conduit vers sa propre béatitude et qui se sert de toutes les conséquences du péché (à commencer par l'orgueil) pour être plus proche de moi, pour se donner d'avantage.
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Nous comprenons alors comment l'Eucharistie doit nous apprendre à adorer. Il faut aimer adorer le cœur eucharistique de JÉSUS présent pour nous. Il est là pour nous, il nous regarde avec amour et il nous attire 3. Il nous demande d'adorer avec lui le PÈRE, et il nous demande de reconnaître que lui-même est pour nous l'envoyé du PÈRE et qu'il est notre DIEU (nous devons donc l'adorer), et il nous demande de regarder l'ESPRIT. Pour être dociles à l'ESPRIT-SAINT, il faut l'adorer. L'ESPRIT-SAINT ne peut vraiment nous saisir, nous prendre et nous conduire où il veut :
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«L'ESPRIT (le vent souffle où il veut, et sa voix, tu l'entends, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va ; ainsi en est-il de quiconque est né de l'ESPRIT» JEAN 3,8
que si nous sommes perpétuellement dans cette attitude d'adoration. Autrement nous avons nos petites idées. L'adoration permet de brûler toutes nos opinions, tous nos égoïsmes, tout ce qui est «nous», toute cette disposition instinctive par laquelle nous nous regardons et nous «tâtons le pouls». Brûlons tout cela dans l'adoration. L'adoration est un geste d'amour, il ne faut pas l'oublier, c'est l'amour fondamental, c'est l'amour de la créature pour son Créateur et, pour le chrétien, cet amour s'exerce à travers l'Eucharistie. L'Eucharistie nous est donnée pour cela.
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3. DIEU, comme Créateur et PÈRE de mon âme, attend mon acte d'adoration... Personne ne m'attend avec autant d'amour que DIEU, et ma réponse est premièrement un acte d'adoration. «Je t'aime pour toi» : le PÈRE créateur me dit cela à chaque instant. A chaque instant je rejoins, par l'adoration, par la soif de contemplation, ce regard du PÈRE sur moi : «Je t'aime pour toi». Cela enlève toute espèce de malaise à l'égard de ce qu'on est, dès qu'on sait que DIEU nous aime pour nous... Et son amour sur moi, c'est lui qui se donne entièrement et qui m'aime entièrement. Il m'aime pour moi-même, puisqu'il m'aime gratuitement, avec une capacité infinie d'amour ; et il attend de moi un geste de reconnaissance, l'adoration par où je reconnais qu'il est mon Créateur et qu'il a tout fait pour moi.
Ce regard du Créateur sur nous, qui appelle notre réponse au niveau humain, religieux, est reconnu, dans l'adoration chrétienne, comme le regard du PÈRE, qui ne nous donne plus seulement d'être mais qui nous donne sa propre vie, par et dans son FILS. Et là, notre adoration consiste premièrement à rejoindre le regard de JÉSUS sur nous
21 JÉSUS, ayant fixé son regard sur lui, l'aima et lui dit : «Il te manque une chose : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, et suis-moi, ayant pris la croix» MARC 10,21.
Si JÉSUS ne nous regardait pas beaucoup, nous ne pourrions pas l'adorer et le contempler. Mais parce qu'il nous regarde, nous sommes portés vers lui par la charité, dans foi, et nous vivons ce que lui-même vit à l'égard du PÈRE, mais dans l'obscurité de la foi.
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